Association Scientifique Française de Cuniculture

Les tables rondes
organisées pendant les Journées de la Recherche Cunicole

 

La séance d'actualité 2009

Lors des 13èmes Journées de la Recherche Cunicole (Le Mans 17-18 novembre 2008)
l'ASFC a animé la séance d'actualité le mardi 17 novembre de 15h40 à 18h00 autour du thème:

 

Comment réduire les coûts de production ?

 

La séance a été animée par Chantal Davoust présidente de l'ASFC. Pour bien situer les différentes approches possibles, dans son introduction générale la présidente a commencé par présenter les différents coûts de production classiquement ventilés en charges opérationnelles (globalement en relation directe avec le niveau de production de l'élevage) et en charges de structure (très peu modifiables une fois l'élevage créé).

 

Charges opérationnelles
Charges de structure
  • Aliment
  • Achat de reproducteurs
  • Dépenses de santé (vaccinations, ...)
  • Frais liés au nettoyage et désinfection
  • Frais liés à l’insémination artificielle
  • Litière
  • Eau, électricité
  • Chauffage
  • Main d’œuvre
  • Cotisations (Mutualité Sociale Agricole, assurances, CLIPP, etc.)
  • Impôts et taxes
  • Charges hors amortissement et frais financiers
  • Amortissements bâtiments et matériel
  • Frais financiers

La séance a été introduite par la communication de A. Jentzer (Itavi) sur les "Principaux résultats issus du réseau de fermes de références cunicoles au cours de la campagne 2007-2008". Cette communication qui analyse les techniques et les coûts de production dans le réseau de 100 fermes de référence "Cunimieux", a été physiquement présentée par Florence Van Der Horst (Itavi).


Ensuite, 6 témoignages issus du terrain ont été présentés et discutés. Ils ont été regroupés autour de 3 thèmes (2 témoignages par thème):

                                     Réduction par la maîtrise sanitaire
                                     Réduction par la voie alimentaire
                                     Réduction des coût par la voie génétique
                                    

Il parait important de rappeler que si la communication aux JRC présentée lors de cette séance d'actualité a été préalablement évaluée par un comité de lecture, le contenu des témoignages est fourni sous la seule responsabilité de leurs auteurs et ne saurait engager ni la responsabilité de l'ASFC, ni celle des organisateurs des Journées de la Recherche Cunicole

 

Principaux résultats issus du réseau de fermes de références cunicoles
au cours de la campagne 2007-2008

par A. Jentzer (Itavi)
Dans cette partie il n'est pas question de reprendre la totalité de l'exposé préparé par A. Jentzer, mais seulement d'en présenter les éléments les plus significatifs utiles à la bonne compréhension des autres interventions de la séance d'actualité.
Florence Van der Horst, lors de la présentation du travail de A. Jentzer


Le réseau de fermes Cunimieux permet de suivre en détail depuis 1997 les performances et les conditions techniques et économiques de production d'une centaine d'élevage cunicoles français. La structure de l'échantillon a évolué parallèlement à l'évolution des techniques. Pour la campagne 2007-2008 il avait 28 élevages de plus de 650 femelles (IA++), 35 élevages ayant 400 à 650 femelles (IA+), 29 élevages ayant moins de 400 lapines (IA-), tous conduits en insémination artificielle. Seuls 4 élevages de la région Aquitaine utilisaient encore la saillie naturelle (SN).

Sur les 96 élevages entrant effectivement dans l'échantillon 2007-2008, 89% sont en conduite en bande unique avec des IA majoritairement tous les 42 jours. Seuls 2 élevages étaient en rythme 49 jours. Par ailleurs la moitié sont en conduite "tout plein tout vide". La proportion atteint même 66% dans le groupe IA+.

La productivité moyenne la plus élevée par lapine et par an (52,2 lapins vendus) est observée pour les élevages en IA ayant de 400 à 650 lapines (IA+) (tableau 1). Les élevages en saillie naturelle ont une productivité nettement plus faible : 36,9 lapins / fem & /an, mais ce chiffre doit être pris avec prudence puisqu'il n'y a que 4 élevages dans ce groupe, tous dans la même région. Nous n'y reviendrons plus

Si dans le tableau 1 on descend à la marge nette annuelle par femelle, les élevages IA+ sont toujours les plus performants avec 27,6 €/femelle et par an. Mais dans ces élevages la productivité de la main d'œuvre est plus réduite que dans les élevages les plus grands (IA++) : un travailleur s'occupe en moyenne de 716 lapines reproductrices dans ces élevages, alors que dans les élevages IA+ un travailleur gère en moyennes 522 femelles (27% de moins) et seulement 377 dans les élevages IA- (47% de moins que les élevages IA++). De ce fait, la rémunération par travailleur atteint environ 1,5 fois le SMIC mensuel pour les élevages IA++ , mais n'atteint que 77% du SMIC pour les élevages IA- (rappel : le SMIC mensuel était à 995 € par mois pour 152 heures en 2007).

Si on regarde la répartition des postes de dépense dans la constitution du prix de revient d'un kg de lapin vif prêt à partir pour l'abattoir pour les différents groupes (tableau 2 - figure 3) on constate que le groupe IA++ qui rémunère le mieux la main d'œuvre au temps passé, dépense un peu moins pour l'alimentation et a globalement moins de charges fixes par kg produit. Ceci est relation avec une forte productivité des femelles et un écrasement des charges permis par le meilleure productivité de la main d'œuvre.
Lorsqu'on regarde la dispersion des élevages en fonction de leurs performances économiques on constate une très forte dispersion au sein de chacun des groupes (figure 4) . Par contre la marge nette s'accroît avec la productivité des élevages, mais la corrélation reste faible (R²=0,202) en raison une nouvelle fois de la très forte dispersion (figure 5). C'est dans l'analyse des raisons de cette dispersion qu'il est possible de trouver des marges de progrès économique.

Lorsque les élevages sont classés en fonction de la marge nette, on constate que les élevages du quartile supérieur sont plus grands. Ils ont une productivité nettement meilleure que celle des élevages du quartile inférieur (15,92 kg vendus par IA contre 13,99 soit + 14% - tableau 3), en relation principalement avec un meilleur taux de réussite des inséminations et des pertes moindres en engraissement.

Par contre les pertes de femelles par bande, les tailles de portée à la naissance ou l'indice de consommation d'élevage sont assez proches pour les deux groupes.

Enfin comme attendu la Marge sur Coût Alimentaire (MCA) est nettement plus élevée dans quartile supérieur que dans le quartile inférieur, montrant le rôle prépondérant des dépenses alimentaires dans la constitution de la marge nette.

 
Questions et échanges ayant suivi l'exposé de ces résultats

Il a été souligné que les élevages les plus productifs utilisent beaucoup plus souvent que les autres, le renouvellement du cheptel reproducteur par la création d'un noyau de femelles GP (grand-parentales) au sein de l'élevage. En partie en raison de leur plus grande taille, ces élevages les plus performants obtiennent aussi leur reproducteurs de renouvellement à un prix plus faible : 6,6 € vs 8,0 € pour les femelles parentales en moyenne et 39 € vs 41 € pour les lapines grand-parentales.

Par ailleurs, en réponse à une question sur la proportion d'élevages cunicoles spécialisés en France (revenu principal voire exclusif de l'exploitation), il a été répondu qu'une enquête de la Fenalap de 2005 avait trouvé une proportion de un tiers environ par rapport à l'ensemble des élevages français. Cependant ces chiffres devraient être recalculés car la crise actuelle a vu disparaître un tiers des élevages adhérents à certains groupements du Grand Ouest, les exploitations cunicoles spécialisées étant les plus sensibles. Les cas de reconversion du lapin vers d'autres productions sont assez nombreux actuellement, mais le décompte exact n'a pas été fait.

Suite du compte rendu de la table ronde 2009

  Réduction des coûts par la maîtrise sanitaire
                     Réduction des coûts par la voie alimentaire
                                     Réduction des coûts par la voie génétique

 

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