|  |  31 janvier 2017 - Journée 
        d'étude ASFC «Qingdao -Ombres & Lumières»
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      | Utilisation 
          des matières premières et alimentationLes apports lors du 11ème Congrès Mondial de Cuniculture
 
 par
 
 François LEBAS* et François MENINI**
 
 * Association «Cuniculture», 
          87A Chemin de Lasserre, 31450 Corronsac, France
 **MiXscience, Centre d'affaires Odyssée, ZAC Cicé Blossac, 
          35172 Bruz, France
 
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      | INTRODUCTION | 
     
      |  Les 2 orateurs pendant 
        leur exposé
 | Trente 
        et une communications (1 rapport de synthèse franco-belge et 30 
        communications courtes) ont été présentées 
        dans la section "Aliment et Alimentation", dont 8 françaises. 
        Mais plusieurs communications concernant directement les possibilités 
        d'utilisation de matières premières ou les techniques d'alimentation, 
        ont été présentées dans d'autres sections 
        en raison des effets principaux étudiés. Elles ont également 
        été intégrées à notre analyse pour 
        leur partie concernant la relation aliment-performances. Par ailleurs, pour 
          l'étude des matières premières utilisées 
          pour la constitution des aliments expérimentaux, toutes les communications 
          du congrès ont été potentiellement prises en considération. 
          Enfin, l'ensemble des communications a aussi été pris 
          en considération pour l'analyse du mode d'alimentation employé 
          lors des expériences : aliment unique ad libitum ou rationné, 
          et aliments sépares. 
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      | 1 
        - LE RAPPORT DE SYNTHÈSE | 
     
      |  Luc Maertens et Thierry Gidenne présentant leur rapport invité 
        au cours du Congrès
 | Le rapport 
        de synthèse franco-belge présenté par L. Maertens 
        et T. Gidenne a été axé principalement sur les moyens 
        d'améliorer d'efficacité alimentaire en élevage cunicole 
        tout en préservant la santé des animaux et en réduisant 
        les rejets dans l'environnement. Plutôt que de paraphraser ce travail 
        de synthèse, il nous a semblé préférable de 
        mettre ici simplement la traduction française de leur résumé 
        pour en donner les traits essentiels. L'alimentation représente 
          la plus grande part des coûts de production en élevage. 
          Par conséquent, l'efficacité alimentaire, exprimée 
          généralement par l'indice de consommation (IC) est un 
          indicateur clé pour évaluer les performances et la rentabilité 
          d'un système d'élevage. Dans l'élevage intensif 
          des lapins, l'IC d'élevage (maternité + engraissement) 
          a diminué de 3,8 à 3,4 dans les élevages européens 
          au cours des 15 dernières années. En conséquence, 
          les rejets d'azote et de phosphore ont été réduits 
          d'environ 10%. Cette amélioration provient d'un progrès 
          conjoint en matière de contrôle sanitaire, de facteurs 
          nutritionnels, de stratégies d'élevage et de progrès 
          génétiques. Afin d'optimiser les IC d'élevage, 
          il faut considérer à la fois les reproducteurs (maternités) 
          comme les unités d'engraissement. Cette revue résume l'impact 
          des différentes stratégies visant à optimiser l'IC 
          dans des conditions de production intensive, dans lesquelles les lapins 
          sont alimentés exclusivement par un aliment granulé [et 
          de l'eau]. L'usage de reproducteurs performants se traduit par une diminution 
          de l'IC dans la maternité. L'utilisation appropriée après 
          le sevrage de régimes alimentaires avec des niveaux de nutriments 
          adaptés pour optimiser la santé digestive, associée 
          avec une restriction alimentaire, conduit à des pertes minimes 
          et a un impact important sur l'IC. Si les différentes exigences 
          en matière de fibres sont satisfaites, une augmentation du niveau 
          d'énergie alimentaire, en particulier à l'étape 
          de finition, réduit l'IC d'environ 0,15 point pour une augmentation 
          de 0,5 MJ d'énergie digestible. Pour l'avenir, il semble possible 
          d'améliorer encore l'efficacité alimentaire et donc de 
          réduire à la fois les intrants et les rejets dans l'environnement 
          pour atteindre en élevage cunicole un indice de consommation 
          d'élevage de 3,0 semblable à celui enregistré dans 
          l'élevage porcin. Nous pouvons ajouter 
          à la conclusion des auteurs qu'avec un indice de consommation 
          proche de celui des porcins, un IC de 3,0 est déjà atteint 
          par les élevages français les plus performants, l'élevage 
          des lapins fait beaucoup moins appel à des matières premières 
          directement utilisables par l'homme que celui des porc (voir plus loin 
          dans notre rapport la composition moyenne des aliments expérimentaux 
          présentés lors du Congrès).   | 
     
      | 2 
        - UTILISATION DES MATIÈRES PREMIÈRES 
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      |  | 2.1. - Études 
          de matières premières ± nouvelles | 
     
      |  Vitesse de croissance 
        de lapins disposant de rations iso-azotées comportant 24 à 
        31% de 4 types de fourrages tropicaux
 
 | 2.1.1.- Matières 
          premières tropicales et exotiques Lors de ce congrès 
          peu de communications ont porté sur la valorisation de nouvelles 
          matières premières tropicales ou exotiques. Nous avons cependant retenu un travail du Nigeria sur l'utilisation 
          du tourteau de karité, la partie de la graine restant après 
          l'extraction du beurre de karité. Ce produit pauvre en protéines 
          pour un tourteaux (10-15% /MS), limité à 2,5% en volaille, 
          peut être incorporé jusqu'à 8% dans l'alimentation 
          des lapins en engraissement en tant que source d'énergie, sans 
          altérer les performances de croissance (testé à 
          0-2-4-6-8%),.
 D'autres travaux, 
          également du Nigeria ont confirmé les possibilités 
          d'utilisation des feuilles de Moringa oleifeira comme fourrage 
          pour les lapins. L'incorporation est possible jusqu'à 40% d'un 
          aliment concentré (testé avec 0-20-40%) sans altération 
          de la croissance, ou de la qualité des carcasses. Toutefois cette 
          information était déjà largement disponible grâce 
          à plus de 25 publications internationales. Dans le même 
          veine, une autre équipe nigériane a confirmé la 
          possibilité d'emploi de 4 autres fourrages tropicaux chez le 
          lapin en croissance, Gliricidia sepium, Leucanea leucocephala, 
          Tridax procumbens et Aspilia africana, les deux derniers 
          donnant les meilleures performances.  Un travail chinois 
          a confirmé que l'acacia jaune à petites feuilles (Caragana 
          microphylla), un arbuste de la famille des légumineuses (Fabaceae) 
          poussant dans le nord de la Chine en climat tempéré froid, 
          est une source fourragère potentielle intéressante pour 
          l'alimentation les lapins en engraissement. Dans l'étude présentée 
          au Congrès, elle a été testée au taux de 
          30% chez des lapins rex en croissance. Des résultats favorables 
          sur l'utilisation de cette source de fourrage chez le lapin de chair 
          avaient déjà fait l'objet de 2 communications en 2004 
          par la même équipe lors du congrès mondial qui s'était 
          tenu au Mexique. Enfin un travail 
          égyptien a montré qu'à condition d'accroitre sensiblement 
          la proportion de tourteaux dans la ration des lapins en engraissement, 
          la bagasse (reste de canne à sucre après extraction du 
          jus de canne) peut sans altération significative des performances 
          remplacer au moins la moitié du trèfle d'Alexandrie classiquement 
          employé dans les rations égyptiennes comme source principale 
          de fibres: testé avec 0 - 9,5 et 19% de bagasse dans l'aliment. 
          L'IC n'est pas altéré pour une incorporation à 
          9,5% couplé à un apport d'un complexe d'enzymes. Les auteurs 
          ont cherché à démontrer que l'utilisation de la 
          bagasse pouvait être économique dans leur pays. Malheureusement 
          dans leur calcul du prix de revient de l'aliment, ils ont compté 
          la valeur de la bagasse comme nulle ce qui est absolument anormal. Dans 
          les pays ayant une industrie sucrière ou de distillerie à 
          base de canne à sucre, la bagasse industrielle est totalement 
          réutilisée sur place dans l'usine comme source d'énergie 
          pour fournir de la vapeur. Son prix d'intérêt est donc 
          lié à celui du pétrole, c'est à dire très 
          nettement différent de zéro. En fait, sa disponibilité 
          pour l'alimentation animale est quasi nulle. De ce fait les conclusions 
          des auteurs sur les possibilités économiques d'utilisation 
          de la bagasse dans leur propre pays sont erronées.    | 
     
      |  La graine de lupin 
        blanc peut totalement remplacer le tourteau de soja
 | 2.1.2.- Les matières 
          premières disponibles en France ou en EuropeParmi les travaux étudiant des matières premières 
          déjà connues et souvent utilisées en Europe on 
          peut citer les 3 communications chinoises sur la pulpe de citrus (0 
          - 5 - 10 - 15 - 20%). Un travail tchèque sur l'utilisation de 
          la graine de lupin blanc a redémontré que la graine de 
          lupin blanc peut remplacer le tourteau de soja (taux étudié 
          10,5%). Un travail algérien a confirmé que la drèche 
          de brasserie est une source alimentaire intéressante pour les 
          lapins (taux testé : 30%). Parallèlement un autre travail 
          algérien a montré que les grignons d'olive séchés 
          au soleil peuvent être utilisés comme une bonne source 
          de fibre associée à une apport très modéré 
          en protéines: taux 6,4% de la MS pour les protéines brutes 
          avec une digestibilité de 44% seulement. Les caractéristiques 
          de l'olive, la météo, le procédé d'obtention 
          du produit et le degré d'extraction d'huiles peuvent avoir une 
          incidence sur l'apport nutritionnel (notamment en fibres et MG).
 Un travail égyptien 
          a confirmé que la pulpe de tomate restant après production 
          des jus de tomate ou de ketchup, peut, après irradiation, être 
          utilisée au taux de 20%. Mais l'intérêt de l'irradiation 
          n'apparait pas évident au vu des performances des lapins, en 
          particulier en raison d'une mortalité élevée. Enfin, 
          un autre travail égyptien a montré que les déchets 
          de triage des graines de pois chiche (15 à 20% du poids des graines 
          brutes avant triage), ayant une composition assez proche de celle la 
          graine entière, peuvent être utilisés avec succès 
          dans la ration des lapins (testé avec 0 - 5 - 10 - 15 et 20%). 
          Toutefois il nous parait important de souligner que l'utilisation de 
          déchets de triage en général, et ceux correspondant 
          aux pois chiches ne font pas exception, fait courir un risque important 
          d'incorporation dans la ration des lapins de produits de qualité 
          incertaine et surtout ayant un risque fongique élevé.   | 
     
      |  Les glands de chêne 
        ont une valeur nutritive proche de celle de l'orge
 | Dans un deuxième 
          groupe nous avons réuni des matières premières 
          moins classiques qui peuvent avoir un intérêt pour les 
          lapins. Un travail italien a porté sur l'utilisation de la pulpe 
          de myrtille (résidu du fruit après extraction du jus). 
          La communication a porté sur l'effet (favorable) sur la composition 
          des lipides du muscle biceps femoris mais sans fournir d'indication 
          précise sur les performances de croissance. Au vu des poids d'abattage 
          celles-ci ne sembleraient pas modifiées pour des taux d'incorporation 
          de 0 - 5- 10 et 15% de la ration. Une étude algérienne 
          sur la digestibilité de l'ensilage de maïs séché 
          a montré que ce produit s'il était disponible aurait un 
          bon potentiel comme source d'énergie pour l'alimentation du lapin 
          (11,1MJ/kg MS) associée à des taux de fibres assez modeste 
          (30% de NDF et 4% de lignine/MS) et un très faible apport de 
          protéines digestibles (4,4% /MS). Deux autres travaux algériens 
          ont aussi fourni la valeur nutritive des glands de chêne ou des 
          rameaux de frêne. Ces deux types d'aliment étaient connus 
          et utilisés pour les lapins au milieu du siècle dernier 
          en France (pendant la seconde guerre mondiale en particulier), mais 
          leur valeur nutritive précise n'était pas connue. 
          C'est maintenant chose faite.   | 
     
      |  | 
           
            | Enfin une mention 
              très particulière doit être faite à un 
              travail tchèque sur l'utilisation de la racine séchée 
              de chicorée chez les lapins rationnés. Ce produit 
              pauvre en protéines (6,8%) mais riche en fibres digestibles 
              et contenant de l'inuline est considéré comme un stabilisant 
              du fonctionnement digestif. Après broyage, des racines de 
              chicorée ont été distribuées en supplément 
              à des lapins rationnés en engraissement. L'intensité 
              de rationnement était de moins en moins forte pendant la 
              durée de l'engraissement : 70%, 80% puis 90% de l'ad 
              libitum pour les périodes 36-57j - 57-64j et 64-71j 
              , puis à volonté jusqu'à l'abattage à 
              78 jours, les racines de chicorée étant distribuées 
              en plus à volonté. Sur l'ensemble de la période 
              sevrage (36j) abattage (78j) le lot à volonté a consommé 
              153 g d'aliment/jour, le lot rationné 117 g/j (76,5% de l'ad 
              libitum en moyenne) + 24g/j de racines de chicorée. Les poids 
              à l'abattage ont été similaires pour les deux 
              lots (2995-2951 g) mais l'index de risque sanitaire nettement favorable 
              au lot rationné + racines de chicorée : 14.1% vs 26,7% 
              pour le témoin à volonté. En outre le rendement 
              à l'abattage a été proche de celui du lot témoin 
              (56.8% vs 57,4%) alors qu'il était classiquement réduit 
              pour le lot de lapins rationnés sans additif (56.2%) servant 
              de témoin négatif. |  
                Deuxième essai avec 2 lots : témoin ad libitum  
                et lot rationné + racines de chicorée |  | 
     
      |  | Pour une 
          utilisation pratique, plus de détails sur certaines matières 
          premières seraient nécessaires (type de pulpe de citrus, 
          type et process de production des drèches de brasserie ou des 
          racines de chicorée,
). Il convient aussi de souligner l'originalité 
          du travail tchèque avec les racines de chicorée : aliment 
          complet rationné + matière première fibreuse, qui 
          mériterait d'être repris à plus grande échelle 
          et avec d'autres matières premières au vu des bonnes performances 
          techniques et sanitaires.   | 
     
      |  | 2.1.3.- Nature 
          des matières grasses ajoutéesUn essai espagnol (Trouw Nutrition) conduit sur 660 lapins en engraissement 
          (34-63j) a comparé trois sources de matières grasses - 
          huile de soja, lécithine+huile de soja et saindoux - ajoutés 
          à la ration à raison de 1,5 ou 4%, étudiées. 
          Ceci a conduit à des aliments contenant en moyenne 3,5 ou 5,7% 
          de lipides (2460 ou 2660 kcal d'énergie digestible par kg pour 
          14,4% de protéines digestibles). L'addition de 4% de matières 
          grasses a significativement réduit l'ingestion (-5,5%; P<0.001) 
          et un peu la croissance (-3.3% ; P=0.063). Le type de lipide ajouté 
          n'a pas eu d'effet significatif sur la vitesse de croissance. Toutefois 
          il y a eu un effet favorable non significatif en faveur du saindoux 
          (45,1 vs 43.6 et 44,0 g/j) correspondant à une consommation d'aliment 
          significativement plus élevée (110 vs 104 et 105 g/j, 
          P=0.036). Enfin, dans cet essai le saindoux a eu un effet favorable 
          sur la viabilité des lapins par rapport à l'huile de soja 
          (3,97% vs 10,0%) contrairement à ce qui a été vu 
          dans d'autres essais. Le mélange lécithine+huile a donné 
          des résultats erratiques pour la mortalité. Il est regrettable 
          que la qualité des granulés n'ait même pas été 
          évoquée dans cet essai alors que les effets du saindoux 
          et de l'huile de soja ne sont pas identiques en particulier dans le 
          cas d'une addition de 4%, ce qui ne manque pas d'influencer la consommation 
          des granulés plus ou moins friable en fonction des lots.
 Enfin et surtout 
          les conclusions de cet essai ne sont applicables que dans les pays, 
          dont l'Espagne, pouvant utiliser les graisses animales dans l'alimentation 
          de leurs animaux, car en France tout produit d'origine animale est systématiquement 
          exclu de alimentation animale.
   | 
     
      |  | 2.2. 
        - Estimation de la valeur nutritive des matières premières | 
     
      |  | A 
        côté des études in vivo sur les possibilités 
        d'utilisation des différentes matières premières, 
        un travail de compilation de la valeur alimentaire publiée dans 
        le littérature internationale pour différentes matières 
        premières (plus de 160 essais et 4 bases de données) a été 
        effectué par F. Lebas. Il en a déduit un système 
        d'équation permettant une estimation de la teneur en énergie 
        digestible ou de la digestibilité des protéines à 
        partir d'une simple analyse chimique fournissant la composition en protéines, 
        lipides, cellulose brute, NDF, ADF, ADL et en cendres. Bien que n'ayant 
        pas la précision d'une (bonne) détermination de la valeur 
        nutritive in vivo (étude de digestibilité), ces systèmes 
        d'équation fournissent une assez bonne estimation de la valeur 
        nutritive de matières premières ou de lots d'une matière 
        première non encore étudiés in vivo. Les meilleures 
        équations sont : | 
     
      |  |  
          Energie Digestible lapin 
            en MJ/kg = 15,696 + 0,05751 MAT  0,03929 NDF  0,12995 
            ADF + 0,2003 EE  0,2416 Mx ± 1,043 MJ/kg MSDigestibilité des protéines % = 63,064 + 1,958 
            MAT + 0,757 CB  1,918 ADL  4,611 Mx  0,0236 MAT² 
            + 0.2296 Mx² - 0,0232 (NDF-ADF)² ± 8,10%
 | 
     
      |  | 2.3. 
        - Les différentes matières premières utilisées 
        dans les aliments expérimentaux | 
     
      |  | Les 
        auteurs de 28 communications (sur 207 communications courtes) ont indiqué 
        la composition centésimale des aliments expérimentaux utilisés, 
        le plus généralement pour des lapins en engraissement, mais 
        aussi pour des reproductrices ou des lapins à fourrure. Nous avons 
        relevé la formule des différents aliments témoin, 
        ainsi que celle des aliments expérimentaux ayant permis des performances 
        au moins similaires à celles obtenues avec l'aliment témoin 
        (différence non significative ou amélioration), soit au 
        total 58 formules. L'hypothèse 
          forte que l'on peut faire est que ces auteurs considèrent pour 
          les aliments témoins qu'il n'y a pas de risque particulier à 
          employer ces matières premières dans l'alimentation des 
          lapins et que les matières premières expérimentées 
          n'ont pas de contre-indication aux taux étudiés puisque 
          les performances sont au moins égales à celle du témoin. 
          Les différents taux employés pour les 49 matières 
          premières concernées sont donc indicateurs des possibilités 
          d'emploi (tableau 1).Les 28 communications provenaient de 7 pays (premier auteur) : Chine 
          (9), Egypte (6), Algérie (4), France (4), Nigéria (3), 
          République tchèque (1) et Italie (1)
 
 | 
     
      |  | Principales 
          matières premières (MP) utilisées dans 58 formules 
          expérimentales avec indication de la fréquence d'emploi 
          (si présence dans au moins 5 formules), du taux moyen d'incorporation 
          lorsque cette MP est utilisée, du taux maximum d'emploi observé 
          et de la teneur calculée pour un aliment moyen représentant 
          les 58 formules présentées lors du Congrès.
   | 
     
      |  Composition de l'aliment 
        «moyen» sur la base des 58 formules relevées dans les 
        communications
 | Cette 
        compilation de 28 communications nous a permis d'identifier 58 formules 
        différentes. Elles contiennent en moyenne 14% de céréales, 
        27% d'issues de céréales, 16% de tourteaux, 25% de plantes 
        fourragères, 8% de sous-produits fibreux, 5% de produits divers 
        , 1% de mélasse et 3% de minéraux et vitamines. Les taux 
        d'incorporation des 17 matières premières le plus souvent 
        utilisées (dans au moins 5 formules) sont réunis dans le 
        tableau 1, avec indication du taux maximum utilisé. Au plan de la fréquence 
          d'utilisation on peut d'abord souligner la très forte fréquence 
          d'incorporation du son de blé : 90% des formules en contiennent 
          en moyenne 19,5%. Le tourteau de soja est présent dans les deux 
          tiers des formules expérimentales (39/58) avec un taux d'incorporation 
          de moyen de 11,5%. Pour sa part, la luzerne est présente dans 
          la moitié des formules (29/58) avec un taux d'incorporation moyen 
          de 28,7%. Lors du précédent congrès, la luzerne 
          était présente dans 64% des formules expérimentales, 
          avec un taux d'incorporation proche : 31%. Enfin il nous semble important 
          de souligner que 20% des aliments étudiés ne contiennent 
          pas de céréales (12/58).  Parmi les matières 
          premières utilisées dans moins de 5 formules et présentant 
          un intérêt actuel ou potentiel pour les aliments "lapin" 
          fabriqués en France ou en Europe, les taux maximum utilisés 
          sont les suivants: avoine 15%, tourteau de germe de maïs 15,2%, 
          sainfoin 39,6%, pulpes de citrus 21% , pulpes de tomates 20%, marc de 
          pomme 3,4%, marc de raisin 4,2%, anas de lin 7%, pellicules (son) de 
          graines de moutarde 5%, graines de lupin blanc 10,5%, drèches 
          de brasserie ou de distillerie 40%, graines oléagineuses entières 
          ou extrudées (soja, lin ou colza) 3%, farine d'aiguilles de pin 
          3%.    | 
     
      |  | 2.4. 
        - Qualité des matières premières et mycotoxines | 
     
      |  | Une 
        matière première testée et connue pour être 
        parfaitement utilisable pour l'alimentation des lapins peut être 
        polluée en particulier par des mycotoxines malgré les efforts 
        faits lors de la production et/ou de la conservation. En alimentation 
        du bétail en général, des techniques de traitement 
        des matières premières ou certains additifs ont été 
        développés pour réduire voire même supprimer 
        les effets nocifs de ces mycotoxines, mais leur efficacité a rarement 
        été testé dans le cas précis du lapin, espèce 
        particulièrement sensible aux mycotoxines. Lors du Congrès, 
        deux études réalisées en France ont été 
        présentées sur cette thématique. Un travail franco-chinois 
          (Anyou Biotechnology Group - Chine & Copri - France), a montré 
          qu'en cas de pollution fongique d'une matière première 
          (15% d'avoine riche en ergostérol), l'incorporation d'un adsorbant 
          des mycotoxines, à base de végétaux issus de la 
          pharmacopée chinoise, permet de réduire le taux de mortalité 
          (14% au lieu de 20%) sur la première phase d'engraissement (<56 
          jours). Cette amélioration, de l'état sanitaire a été 
          obtenue sans modification significative de la vitesse de croissance 
          sevrage-abattage (35-70j), mais avec un amélioration de l'indice 
          de consommation 35-70j et du rendement à l'abattage. Toutefois 
          ce travail ne donne pas d'indication sur la nature des mycotoxines concernées. 
          En effet le seul dosage de l'ergostérol mentionné par 
          les auteurs permet d'affirmer que l'avoine utilisée a bien subi 
          une pollution fongique (l'ergostérol est un composé spécifiques 
          des parois des cellules fongiques et des levures) mais ne donne aucune 
          indication sur la nature des mycotoxines concernées, ni même 
          la certitude qu'il y en avait bien (condition nécessaire mais 
          pas suffisante).  Un autre travail 
          présenté par MG2Mix et Copri dans la section physiologie 
          digestive, a montré qu'un adsorbant des mycotoxines de conception 
          française associé à un protecteur hépatique 
          (produits minéraux et organiques) a permis de réduire 
          significativement de 18,5% à 13,9% la mortalité constatée 
          sur l'ensemble de l'engraissement chez des lapins ayant reçu 
          un aliment contaminé par 3 trois mycotoxines identifiées 
          (déoxynivalénol, zéaralénone et acide tenuazonique). 
          L'amélioration de santé a été obtenue principalement 
          par réduction des troubles digestifs post-sevrage et a corrélativement 
          été associée à une amélioration de 
          la vitesse de croissance en particulier au début de l'engraissement 
          (40,7 vs 36,8 g/j). | 
     
      |  | A côté 
          de ces effets positifs indéniables des adsorbants de mycotoxines, 
          il convient de souligner que les deux produits testés n'ont réduit 
          la mortalité d'engraissement "que" de 4 à 6 
          points : 14% de mortalité résiduelle contre 18 à 
          20% pour les 2 lots contaminés. Des essais avec d'autres dosages 
          ou d'autres produits sont donc souhaitables pour voir s'il est possible 
          de supprimer totalement ou presque les effets d'une pollution fongique 
          faible à modérée. En tout état de cause 
          des matières premières sans mycotoxine sont toujours préférables.   | 
     
      | 3 
        - COMPOSITION des ALIMENTS et TECHNIQUES d'ALIMENTATION | 
     
      |  | 1/ 
        Mode d'alimentation des lapins expérimentaux | 
     
      |  | Avant 
        d'analyser les communications abordant spécifiquement les techniques 
        d'alimentation et la composition des aliments, il nous a semblé 
        intéressant de voir comment les lapins expérimentaux ont 
        été alimentés lors des multiples essais à 
        l'origine des communications du Congrès, toutes sections confondues. Le mode de distribution 
          des aliments a été indiqué dans environ la moitié 
          des communications : 101/207. Pour les autres communications, soit le 
          mode de distribution n'a pas été indiqué et on 
          doit le regretter, soit, le plus généralement, le concept 
          n'était pas pertinent. Dans plus de 90% des situations, les lapins 
          avaient à leur disposition un aliment unique + de l'eau, cette 
          dernière étant toujours fournie à volonté. 
          Dans 9 cas au total, les lapins avaient le choix entre 2 aliments solides, 
          un concentré + un fourrage ou parfois plus d'un fourrage(choix 
          entre fourrages) mais toujours avec de l'eau de boisson à volonté.En engraissement, les lapins expérimentaux ont été 
          alimentés à volonté dans les deux tiers des essais 
          (58 cas sur 87). Ils ont été rationnés dans le 
          quart des cas (23/87) et dans quelques cas restant (6/87) ils ont eu 
          le choix entre plusieurs aliments, généralement un concentré 
          rationné ou à volonté + un fourrage à volonté.
 Pour les lapines en reproduction le mode de distribution des 
          aliments a été le plus généralement à 
          volonté, mais dans 2 cas sur 15, les lapines en reproduction 
          ont reçu une alimentation en quantité limitée, 
          avec ou sans un fourrage complémentaire.
 Pour les lapines futures reproductrices peu d'essais, nous avons 
          simplement relevé 2 cas d'alimentation à volonté 
          et 2 cas de rationnement (comparaisons).
 Enfin, les lapins adultes ou sub-adultes utilisé dans 
          différents essais ont été alimentés à 
          volonté dans 7 cas et rationnés dans 2 autres.
   | 
     
      |  | 2.2. 
        - Rationnement des lapins en engraissement | 
     
      |  | Quatre 
        des communications présentées au Congrès concernent 
        le rationnement des lapins en engraissement pendant des périodes 
        plus ou moins prolongées. Un travail chinois 
          (Southwest University, Chongqing) a montré qu'un rationnement 
          quantitatif éventuellement très marqué (30% - 50% 
          ou 70% de l'ad libitum) pendant la semaine suivant le sevrage 
          de lapins Hyla, suivi d'une alimentation à volonté, n'entraîne 
          pas de modification significative de la vitesse de croissance au cours 
          des 5 semaines de l'engraissement (40-75 jours). Par contre ce court 
          rationnement post-sevrage permet une réduction significative 
          de l'indice de consommation : 2,97 en moyenne contre 3.33g/j pour le 
          lot ad libitum, soit -11%, sans effet significatif du niveau de restriction. 
          Toutefois ce travail ne donne aucune indication sur la mortalité 
          ou la morbidité des lapins (36 lapins par lot), ni sur le rendement 
          à l'abattage. Il serait intéressant que cet essai soit 
          répété sur un plus grand nombre de lapins et dans 
          plusieurs conditions d'élevage (souche, milieu, qualité 
          de l'aliment). Un travail italien 
          (Université de Padoue) a présenté les résultats 
          d'un rationnement quantitatif à 80% de l'ad libitum appliqué 
          pendant les 3 semaines consécutives à un sevrage à 
          34 jours, suivi d'une réalimentation à volonté 
          pendant 2 semaines. Le rationnement initial n'a pas entrainé 
          de réduction de la vitesse de croissance globale sevrage-abattage 
          ni du rendement à l'abattage ou de la composition des carcasses. 
          Par contre il a permis une réduction de l'indice de consommation 
          d'engraissement de 4%. Toutefois des troubles digestifs observés 
          au début de l'essai ont eu pour conséquence un niveau 
          de consommation réel du lot soi-disant rationné très 
          différent du niveau théorique : 1ère semaine 87%, 
          2ème semaine 96% et 3ème semaine 100%, ce qui ramène 
          cette essai au niveau de celui de l'essai chinois présenté 
          juste avant. Un essai français 
          (INRA Toulouse) a porté sur un rationnement à 70% de l'ad 
          libitum appliqué du sevrage (28 jours) à l'abattage (64 
          jours). Classiquement le rationnement a réduit la vitesse de 
          croissance (-17%) et l'indice de consommation (-15%), mais sans effet 
          sur la mortalité globale des lapins : 10,6% en moyenne. Cet essai 
          a été réalisé dans deux conditions hygiéniques 
          : un bon nettoyage-désinfection de la salle d'engraissement et 
          des cages avant l'entrée des lapins ou pas de nettoyage en dehors 
          d'un simple brûlage des poils. Une hygiène dégradée 
          (pas de nettoyage entre bandes) n'a pas eu pas d'effet sur le GMQ et 
          l'IC mais a été associée, de manière inattendue, 
          à une plus fable mortalité et morbidité 7,6% vs 
          16,6% (plus forte stimulation des défenses de l'organisme des 
          lapins en milieu plus pollué ou niveau bas d'hygiène insuffisamment 
          bas pour déstabiliser le sanitaire ?). Enfin dans cet essai les 
          auteurs ont cherché à estimer les capacités de 
          défenses immunitaires des lapins et ont constaté que le 
          rationnement tend à réduire la production des IgG par 
          les lapins. Après ces 
          travaux sur le rationnement quantitatif, un travail français 
          (InVivo NSA) a montré que par rapport à un libre accès 
          à la mangeoire (lot ad libitum), un accès limité 
          à 14h/24h permet une amélioration du GMQ de 2,7% et une 
          réduction de l'indice de consommation de 3,36 à 3,26 (-3%), 
          notamment en début d'engraissement. Une mortalité nulle 
          pendant cette partie l'essai n'a pas permis d'estimer l'impact sur l'état 
          sanitaire des lapins. Par contre simultanément 2 lots étaient 
          rationnés quantitativement à 80% de l'ad libitum avec 
          1 seule ou 4 distributions par jour. La distribution unique a entraîne 
          les réductions classiques du GMQ (-11%) et de l'IC (3,07 vs 3.36). 
          Les 4 distributions / jour se sont avérées nettement moins 
          intéressantes qu'une distribution unique de la ration quotidienne: 
          plus faible GMQ et tendance à entrainer un peu de mortalité 
          (3.3% vs 0%). Il est dommage que les rendements à l'abattage 
          n'aient pas été mesurés dans cet essai.
 | 
     
      |  |  
          
             
              | Ce travail français a confirmé 
                  lintérêt du rationnement en durée 
                  : 14h de distribution, ainsi que leffet négatif 
                  du fractionnement des repas en rationnement quantitatif |  |  | 
     
      |  | 2.3. 
        - Sources et niveaux d'énergie dans la ration | 
     
      |  | Un essai 
        français (Techna) a été conduit pour déterminer 
        le rôle de l'apport principal d'énergie dans l'aliment d'engraissement 
        : lipides, amidon ou fibres digestibles. Cet essai s'est déroulé 
        dans de bonnes conditions sanitaires (1,2% de mortalité pour le 
        témoin et aucune pour les autres lots). A taux d'énergie 
        digestible identique (calculé) un aliment où un part importante 
        de l'énergie est apportée par des lipides (graines et huile 
        de colza) ou des fibres digestibles (pulpes de betteraves) donne de moins 
        bonnes performances de croissance ou d'abattage qu'un aliment où 
        l'amidon est la source principale (orge) ou surtout qu'un aliment ayant 
        un apport d'énergie équilibré entre les 3 sources. 
        Toutefois, l'amplitude observée pour les variations de vitesse 
        de croissance n'est que 4% alors qu'aucune mesure in vivo n'a été 
        faite pour vérifier que les 4 aliments expérimentaux avaient 
        bien des teneurs identiques au moins en énergie digestible et en 
        protéines digestibles. Enfin, il serait utile de répéter 
        cet essai dans des conditions plus classiques de mortalité telles 
        qu'observées sur le terrain (5-7% par exemple) pour que les effets 
        des sources d'énergie puissent être estimés sur l'état 
        sanitaire des lapins. Un autres essai 
          français (INRA Toulouse), avec une alimentation séparée 
          mères/lapereaux, les auteurs ont étudié l'effet 
          de la composition de l'aliment distribué aux mères reproductrices 
          (120 lapines ayant donné 236 portées expérimentales) 
          sur leur production laitière et les conséquences sur les 
          performances des lapereaux qui ont tous reçu le même aliment 
          type engraissement de 18 à 70 jours. Par rapport à un 
          aliment de reproduction classique à 2,4% de matières grasses, 
          un aliment enrichi en matières grasses à 4,9% (origine 
          non précisée) distribué seulement de la mise bas 
          à 25 jours n'a pas modifié significativement la production 
          laitière contrôlée à 3 et 10 jours après 
          la mise bas. Par contre cette production a été accrue 
          sensiblement lors des contrôles à 17 jours (+26%) et à 
          23 jours (+16%), pour ne plus se différencier du témoin 
          au 29e jour de lactation lorsque les lapines étaient revenues 
          à l'aliment classique de maternité. Cet accroissement 
          temporaire de la quantité de lait disponible pour les lapereaux 
          a entrainé une réduction significative de leur consommation 
          d'aliment solide sur la période 18-25jours (7 vs 10 g/jour/lapereau) 
          mais a cependant permis un accroissement un poids moyen des lapereaux 
          à 18j (+11%) et 25 jours (+9%). Au sevrage, l'accroissement de 
          poids vif résiduel (+3%) n'était plus significatif.  Pour le troisième 
          groupe de lapines qui a reçu l'aliment type engraissement (celui 
          des lapereaux) de 25 jours jusqu'au sevrage de la portée à 
          35 jours de lactation et l'aliment de reproduction le reste du temps, 
          aucun écart significatif n'a été observé 
          par rapport au lot témoin. Dans cette étude, les 3 types 
          d'alimentation des mères n'ont pas modifié la viabilité 
          des lapereaux allaités: perte de 8,1% en moyenne au cours de 
          la période 3-35 j. Après le sevrage, la croissance et l'indice de consommation ont 
          été similaires pour les 3 lots. Mais les lapereaux dont 
          la mère avait reçu l'aliment type engraissement de 25j 
          au sevrage, ont eu une mortalité sevrage abattage significativement 
          plus faible : 1,7% vs 4,7 et 5,8%. Dans la mesure où aucune indication 
          n'a été fournie par les auteurs sur les conséquences 
          de ces 3 types d'alimentation de maternité sur les performances 
          de reproduction des lapines, il n'est pas encore possible de tirer une 
          conclusion directement applicable de cet intéressant essai préliminaire.
   | 
     
      |  | 2.4. 
        - Equilibre nutritionnel de la ration | 
     
      |  Effet de la supplémentation 
        en zinc de l'aliment sur le gain de poids des lapins en engraissement
 | 2.4.1. Apport 
          de ZincUn essai égyptien a montré qu'en période estivale 
          (30-32°C et 50-65% d'humidité), dans une étude portant 
          sur 4 taux de supplémentation en zinc (30 - 60 - 90 et 120 mg/kg 
          d'aliment), un apport de zinc supplémentaire de 90 mg/kg d'aliment 
          distribué aux lapines améliorait significativement l'ingestion 
          pendant la lactation (+15% d'ingéré) et le poids de portée 
          au sevrage à 28 jours (+22%). Par contre les 3 autres taux de 
          supplémentation, testés eux aussi avec seulement 15 lapines 
          par lot, suivies sur une seule portée, ont donné des performances 
          quasi identiques quelque soit le taux de zinc. Le même niveau 
          de zinc supplémentaire de 90 mg/kg distribué en engraissement 
          (20 lapins par lot) a favorisé la consommation (+9%) et la croissance 
          (+25%) sur une période d'engraissement d'une durée non 
          précisée, par rapport à la supplémentation 
          la plus réduite de 30 g/kg (graphique ci-contre). On doit regretter 
          que l'apport de zinc par les matières premières n'ait 
          pas été déterminé et surtout que l'essai 
          ait été fait avec des lapins à faible productivité. 
          Il vient cependant compléter les autres essais traitant du même 
          thème, avec des résultats certes parfois contradictoires, 
          mais il pourra éclairer les nouvelles recommandations suite à 
          la nouvelle réglementation prévue en 2017 sur les teneurs 
          maximales de zinc dans l'aliment
   | 
     
      |  | 2.4.2. 
        - Apport de protéines | 
     
      |  Relation entre ingestion 
        et vitesse de croissance de lapins de 3 lignées
 | Une équipe 
          espagnole (Université de Valence) s'est posé une bonne 
          question : un aliment classique d'engraissement conçu pour des 
          lapins croisés destinés à la boucherie permet-il 
          à des lapins des lignes parentales à très haut 
          potentiel de croissance d'exprimer la totalité de ce potentiel 
          ? Les auteurs ont pointé comme facteur limitant potentiel la 
          teneur en protéines, sans fournir de réelle justification 
          à ce choix. Ils ont simplement constaté la réduction 
          des teneurs en protéines pratiquée sur le terrain pour 
          réduire l'incidence de l'EEL, sans remarquer que simultanément 
          les teneurs en énergie digestible diminuaient aussi (plus de 
          fibres), ce qui maintient à peu près constant le ratio 
          protéines digestible/énergie digestible dans l'ingéré 
          des lapins. Pour étudier leur idée; il aurait été 
          logique de distribuer plusieurs types d'aliment avec des taux croissants 
          de protéines digestibles par rapport à l'énergie, 
          à des lapins ayant des potentiels de croissance variés 
          (différentes lignées) et de déterminer leurs performances 
          (croissance, efficacité digestive, ...). Au lieu de cela, ils 
          ont distribué un aliment d'engraissement unique ayant 
          11,1% de protéines digestibles (calculées), dont la teneur 
          en énergie digestible n'a même pas été précisée, 
          et ils ont étudié la manière dont des lapins à 
          vitesse de croissance différenciée valorisaient cet aliment 
          unique. Ils ont effectivement identifié des différences 
          dans l'utilisation des aliments entre les lapins ayant des croissances 
          différentes en analysant la relation ingéré-vitesse 
          de croissance.  Classiquement ils 
          ont montré que les lapins à croissance rapide sont ceux 
          qui consomment le plus. Mais ils n'ont pas déterminé par 
          exemple s'il y a des différences d'efficacité digestive 
          (digestibilité des aliments) entre les animaux à fort 
          et faible potentiel. Leurs observations sont relativement intéressantes, 
          mais cela ne répond en aucun cas à la question posée 
          : faut-il un aliment d'engraissement particulier pour les lapins 
          à très fort potentiel de croissance ?    | 
     
      |  | 2.4.3. - Apport 
          de Vitamine E et autres additifs nutritionnelsUne expérimentation française (Copri) a testé 
          les effets de différentes supplémentations en vitamine 
          E d'un aliment de reproduction couvrant déjà largement 
          les besoins des animaux : la ration de témoin contenait 74 ou 
          80 ppm de vitamine E synthétique en sus de l'apport des matières 
          premières, pour des recommandations à 50 ppm au total. 
          Dans un premier essai incluant 4 bandes (octobre 2008 à juillet 
          2009), une supplémentation de l'aliment avec 51 ppm de vitamine 
          E extraite de l'huile de soja (apport total de 125 ppm de vitamine E), 
          les auteurs ont observé une tendance non significative à 
          l'amélioration du taux de gestation (341 portées au total 
          par niveau de vitamine E), sans modification de la prolificité 
          (10,95 nés vivant /MB en moyenne). Par contre ils ont observé 
          une augmentation significative de la mortalité avant servage 
          : 7.41 vs 4,50%, associée à une réduction du poids 
          moyen au sevrage (948 vs 997g). Aucune différence significative 
          n'a ensuite été enregistrée entre les lots après 
          le servage en ce qui concerne la vitesse de croissance (38,3 g/j) ou 
          la mortalité (9,35% en moyenne). Il reste à déterminer 
          si l'effet néfaste de l'apport supplémentaire de vitamine 
          E observé sur les lapereaux sous la mère est le fait de 
          l'excès de vitamine E en général (alpha-tocophérol) 
          ou de la source de vitamine E utilisée pour l'expérimentation 
          (extraction d'un produit ± pur).
 Dans un second essai 
          portant sur 2 fois 40 portées (une série d'IA), les auteurs 
          ont distribué 300 g d'un "booster" répartis 
          sur les 15 premiers jours de lactation. Dans le lot témoin le 
          booster contenait 30 ppm de vitamine E et 250 ppm dans le lot expérimental. 
          Ces supplémentations étaient faites avec de la vitamine 
          E de synthèse. Le protocole appliqué n'est pas clair dans 
          la mesure où les auteurs mentionnent une différence significative 
          de prolificité entre les lots (en faveur du témoin 12,2 
          vs 9,4 nés vivants) c'est à dire avant même que 
          le booster soit distribué. Ils mentionnent ensuite une plus forte 
          mortalité des lapereaux avant comme après sevrage. Cet 
          effet négatif, en particulier en engraissement (22% de mortalité 
          contre 12.9% pour le témoin) semble difficilement attribuable 
          au booster enrichi en vitamine E consommé uniquement par la mère.Au vu de cet essai il n'est pour l'instant pas recommandable d'ajouter 
          de la vitamine E dans l'alimentation des lapines au dessus de la couverture 
          des besoins. Cet apport supplémentaire semble en effet pouvoir 
          conduire à des contre-performances et en outre il a un prix relativement 
          élevé.
 Une autre communication 
          relatant un travail réalisé en Egypte a montré 
          qu'un apport plus massif de vitamine E dans l'alimentation des lapins 
          en engraissement en période estivale (+200 ppm) a un effet favorable 
          sur l'efficacité alimentaire (IC de 4,03 vs 4,36 pour le témoin). 
          Un apport de sélénium (de 0,1 ppm) a aussi un effet favorable 
          (IC 3,74) , de même qu'un apport de tannins (0,15% - IC 3,66) 
          sans modification de la vitesse de croissance pour aucun des traitements. 
          Par contre des apports un peu différents de vitamine E (+100 
          ppm), de sélénium (0,2 ppm) ou de tannin (0,3%) n'entrainent 
          aucune amélioration de l'indice de consommation. La conclusion 
          pratique à la suite de ces essais sur des additifs nutritionnels, 
          est qu'il faut continuer l'expérimentation pour y voir plu clair, 
          et pour l'instant il semble préférable de s'abstenir de 
          faire une supplémentation d'aliments couvrant déjà 
          les besoins alimentaires connus.
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      | 4 
        - CONCLUSION GENERALE | 
     
      |  | Pour 
        l'emploi des matières premières, les différentes 
        communications présentées lors de ce Congrès ont 
        surtout fourni des précisions sur les possibilités d'emploi 
        de matières premières déjà connues. Elles 
        ont fourni un éclairage complémentaire sur des limites d'emploi 
        et la valeur nutritive déterminée in vivo ou par 
        calcul à partir de la composition chimique. Pour les techniques 
          d'alimentation nous retiendrons que les études expérimentales 
          chez le lapin en croissance se font toujours majoritairement (2/3 des 
          cas) avec des lapins nourris à volonté. Si plusieurs communications 
          ont approfondi nos connaissances sur les conséquences d'un rationnement, 
          et d'autres ont soulevé la question de la révision des 
          recommandations nutritionnelles actuelles, aucune étude n'a abordé 
          la composition spécifique souhaitable pour un aliment rationné. Enfin, quelques 
          communications portant sur l'alimentation des lapines pendant la phase 
          de reproduction ont montré que l'alimentation de la mère 
          allaitante peut avoir des conséquences sur les performances des 
          lapereaux , même après sevrage, indépendamment de 
          l'alimentation des jeunes. Mais beaucoup de points de la relation alimentation 
          de la mère - alimentation des jeunes avant et après sevrage 
          restent mal connus et mériteraient plus de travaux de recherche.
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