19 février 2013 - Journée d'étude ASFC «Sharm El-Sheikh - Ombres & Lumières»

Pathologie et Hygiène
Les apports lors du 10ème Congrès Mondial de Cuniculture


par


Dominique LICOIS*, Samuel BOUCHER** et Bernadette LE NORMAND***

* Retraité INRA, 37380 St Laurent en Gâtines
** Labovet Conseil, BP 539, 85505, Les Herbiers Cedex
*** Clinique Vétérinaire des Marches de Bretagne, 35460, St Brice en Cogles

1. ASPECTS GENERAUX

B. Le Normand, S. Boucher et D. Licois pendant leur présentation
Le premier constat qui peut être fait est une très nette réduction du nombre de communications présentées (orales ou posters) au cours de ce congrès mondial de cuniculture. Il y avait eu 45 communications acceptées à Vérone en 2008, et autant à Mexico en 2004, alors que 19 seulement, l'ont été pour cette session.

En pathologie, ce sont très nettement les communications espagnoles qui ont été les plus nombreuses (7/19) (tableau 1), suivie de l'Italie (4) mais cela ne représente que 25% du nombre de communications que ce pays a produit en 2008… mais c'était à Vérone ! Signalons que l'un des papiers est le fruit d'une collaboration Bulgarie-Espagne ( Georgiva et al.) et un autre entre Italie et Canada (Badagliacca et al.)

Figure 1: Nombre de communications par pays
A l'ensemble de ces communications courtes, dévolues à cette session de pathologie, il faut ajouter la présentation d'un rapport de synthèse, invité en la personne de Fabrizio Agnoletti (Institut de Zooprophylaxie Expérimentale de Vénétie, Italie), de même qu'une table ronde animée par D. Licois, ayant pour thème "coccidioses et alternatives aux anticoccidiens".
Concernant les germes étudiés, pour les bactéries, 4 communications étaient consacrées à Staphylococcus aureus, 2 à Salmonella thyphimurium, 2 aux Escherichia coli entéropathogènes et 1 à Pasteurella multocida ; pour les virus, 1 communication intéressait la VHD, 1 la myxomatose et 1, un nouveau virus de la famille des herpesvirus. Rien touchant la parasitologie. Les autres papiers n'impliquaient pas un germe spécifique. Ils se répartissaient soit en enquêtes "terrain", soit en travaux de recherches expérimentales.
II. ANALYSE ARTICLE DE SYNTHESE.
 

Le rapport introductif de Fabrizio Agnoletti est essentiellement centré sur la pathologie digestive. Il peut être découpé en trois parties.

 

 

Dans la première partie, il fait le point sur les différentes maladies intestinales pouvant affecter le lapin, soulignant que très peu d'évolution dans les connaissances sur ces affections ont été apportées au cours des 8 dernières années, c'est-à-dire depuis la présentation de Licois (Domestic Rabbit Entéropthies), au congrès de Mexico, en 2004. En particulier, bien qu'une meilleure maîtrise de l'EEL sur le terrain soit une réalité, l'agent étiologique de l'EEL reste toujours inconnu. Ceci constitue un handicap pour un diagnostic précis de cette pathologie. Un même constat est fait concernant les autres entérites d'origine bactérienne pour lesquelles les progrès semblent au point mort. Même l'enthousiasme pour les vaccins contre la colibacillose semble être arrivé à une impasse : aucune application terrain n'a vu le jour. Néanmoins de nouvelles stratégies de lutte fondées par exemple sur l'utilisation de probiotiques ou l'installation de flores de barrières ont émergé.

Nous pouvons apporter un petit bémol à ce qu'écrit Fabrizio Agnoletti, car actuellement un vaccin contre la colibacillose à E. coli O103 en est à la phase d'essais terrain, après un vif succès de la spécialité pharmaceutique dans les phases d'essai de laboratoire. Une AMM européenne devrait sortir de ces essais.
Klebsiella pneumioniae Concernant Klebsiella pneumioniae qui, chez le lapin affecte le tractus intestinal et touche surtout les lapereaux âgé de 15 à 30 jours, Agnoletti apporte quelques précisions. Les épisodes de klebsielloses peuvent être liés à une mauvaise hygiène en maternité et au niveau du nid. Ils peuvent aussi être dus à une trop grande utilisation d'antibiotiques ce qui, compte tenu de la grande résistance de ce germe à divers antibiotiques, induit une forte pression de sélection permettant plus facilement à la bactérie de se multiplier. En Italie le problème a été résolu en adaptant la médication (calendrier, protocoles) en particulier en maternité et en réduisant la distribution d'antibiotiques.
Clostridium Le secteur des clostridioses responsable d'entérotoxémies, a davantage été développé. On retiendra l'importance de facteurs favorisants et notamment de l'alimentation. Un aliment riche en amidon favorise la multiplication de bactéries qui, en diminuant la motilité intestinale, peuvent réduire la clairance de toxines produites continuellement dans la lumière intestinale par Clostridium, même dans des conditions physiologiques. Un régime hyperprotéique déclenchera la sécrétion abondante de trypsine conduisant à une scission avec activation des toxines binaires de C. spiroforme. Dans certains cas, les causes peuvent être iatrogènes, déclenchées par une sur-utilisation des antibiotiques qui provoquent un déséquilibre dans la flore du caecum. Le rôle de Clostridium perfringens, et de ses toxines A et E notamment est posé, dans son implication dans l'EEL. Des travaux récents indiquent que 25% des C. perfringens isolés ont le gène de la toxine bêta-2, dont 94% ont le variant allélique consensus (cpb2con). Dans les tests in vitro sur des cellules Caco-2, le variant Cpb2con se révèle être environ 10 fois plus cytotoxique que le variant allélique atypique. Pour Agnoletti, sachant que les enterotoxémies du lapin sont conditionnées par les facteurs de milieu, et connaissant le rôle pathologique connu de C. perfringens de type A dans d'autres espèces animales, le rôle de C. perfringens de type A est à reconsidérer chez le lapin sur la base de ces nouveaux éléments. Rappelons que des effets cytopathiques des inoculums TEC avaient été mis en évidence par le passé sans pour autant que le rôle de C. perfringens dans l'étiologie de l'EEL ait pu être démontré.

 

Sur le terrain, une utilisation d'aliment complémentaire richement protéiné, de façon peu raisonnée et en dehors des précautions données par les firmes service, a amené en 2012 à une très nette augmentation des cas d'entérotoxémie sur les femelles et notamment sur des animaux de précheptel. Une meilleure connaissance des mécanismes pathogéniques de cette maladie est attendue par les vétérinaires de terrain.

 

Le diagnostic : des avancées importantes La deuxième partie traite du diagnostic qui, contrairement à ce qui vient d'être évoqué pour le chapitre précédent, a beaucoup progressé depuis 2004, grâce notamment aux dernières avancées de la biologie moléculaire. Le diagnostic de la colibacillose par exemple, repose maintenant sur l'amplification par PCR du gène eae et de ceux codants pour les adhésines Af/r1 et Af/r2. L'utilisation de biopuces, réservées encore au domaine de la recherche en raison des coûts, permet d'identifier simultanément les facteurs de virulence de plusieurs gènes ou de sérotyper E. coli en détectant le gène codant pour l'antigène somatique, évitant ainsi l'utilisation traditionnelle de la séro-agglutination plus lente et plus complexe. Différentes PCR ont été mises au point pour détecter diverses espèces de Clostridium (C. spiroforme, C piliforme, C. difficile et C. perfringens). Des méthodes de biologie moléculaire sont aussi utilisées pour génotyper les souches de C. perfringens et C difficile ; ou pour des analyses épidémiologiques : par exemple, pour suivre les inter-circulations de germes entre l'homme et d'autres espèces animales. La SSCP (Single Strand Conformation Polymorphism) a également permis d'obtenir des informations nouvelles sur le microbiote caecal.
  D'autres méthodes comme la PCR en temps réel, la spectrométrie de masse, auxquelles on pourrait ajouter le séquençage à haut débit, du fait de coûts en baisse et un champ d'application très étendu, ont déjà ou vont dans l'avenir, complètement modifier la façon dont les scientifiques envisagent les études en génomique, avec bien sûr des implications dans le domaine vétérinaire. En outre, la mise à disposition par les fabricants, d'appareils abordables et automatisés, va rendre ces méthodes incontournables.
  Le diagnostic sur le terrain a progressé et actuellement les vétérinaires s'appuient sur l'outil PCR eae pour le diagnostic des colibacilloses du lapin. Ce type d'outil devrait être généralisé. Mais la filière manque également de données pour pouvoir disposer d'outils diagnostics performants : l'EEL n'a toujours pas de cause identifiée. Pourtant, comme toute filière animale professionnalisée, la filière cunicole a besoin d'utiliser l'analyse comme un outil. Le diagnostic clinique de la situation de l'élevage est primordial, et l'analyse vient étayer et orienter les moyens d'action.
Prévention et traitements La 3ème et dernière partie de cette synthèse est dévolue à la prévention et aux traitements, en mettant l'accent sur les AMR (antimicrobial resistance), c'est-à-dire la résistance et surtout la multi-résistance aux antibiotiques et son impact en santé publique.
Contrairement à ce qui s'est passé dans d'autres espèces animales, poulets de chair, par exemple, la prévention et la lutte contre les maladies en élevages de lapins se sont longtemps appuyées sur l'usage des antimicrobiens. Les choses sont sans doute en train d'évoluer. La résistance généralisée aux antimicrobiens chez les bactéries est bien documentée et a certainement influencé les processus décisionnels, tout du moins en Europe. Les rapports publiés ces dernières années par la Commission européenne de sécurité des aliments (EFSA), le Centre européen de prévention et contrôle des maladies (ECDC) et l'Agence européenne des médicaments (EMA) ont convenu de la nécessité d'utiliser les antimicrobiens avec prudence et de réduire leur prescription vétérinaire. L'accent devra porter d'une part sur l'amélioration du bien-être animal et de meilleures conditions d'élevage, qui contribuent à réduire les maladies et par conséquent la consommation d'antimicrobiens, et d'autre part sur une meilleure sécurité du médicament afin de ne pas entraîner de risque en bout de chaîne pour le citoyen. La densité des animaux dans les élevages devra être réexaminée car elle affecte la propagation des agents pathogènes et le stress des animaux. Enfin, l'utilisation des médicaments devra être limitée, laissant la place à des produits de remplacement, comme les probiotiques, les prébiotiques, les huiles essentielles ou acidifiants. Les actions mentionnées doivent être économiquement viables et garantir aux agriculteurs un bénéfice, malgré le contexte international actuel de hausse des coûts des matières premières et la crise économique et financière mondiale.

 

La France a engagé courageusement - via son plan Ecoantibio 2017 -, une réduction de l'utilisation des antibiotiques et notamment des antibiotiques dits " critiques " (qu'on souhaite réserver à l'Homme). La filière cunicole française a pris les devants et elle est souvent félicitée pour son dynamisme et son professionnalisme en la matière. De manière volontaire, la filière cunicole française s'interdit l'utilisation de céphalosporines et réglemente sérieusement l'utilisation des fluoroquinolones tout en réduisant très nettement l'utilisation d'antibiotiques en général. Cependant, il y a des paramètres zootechniques à améliorer encore pour trouver une parade aux possibles conséquences défavorables (hétérogénéité des lots, augmentation des taux de retrait, etc.).

 

III - ANALYSE DES COMMUNICATIONS COURTES.
  Pour la session pathologie, 8 papiers ont été sélectionnés pour des communications orales et 11 en tant que posters. Si les communications orales ont bien été présentées, il n'y a pas eu de véritable session posters au cours de ce congrès.
3.1 Communications relatives à des espèces bactériennes


3.1.1 Staphylococcus aureus.


Rappelons tout d'abord que 2 types de souches de S. aureus peuvent être isolés chez les lapins infectés par cette bactérie. Le premier touche de manière sporadique quelques individus dans un élevage et de ce fait représente un impact économique relativement faible. L'infection dans ce cas est due à des souches dites de faible virulence LV (Low Virulence). Le 2ème type a un caractère épizootique et la quasi-totalité de l'élevage est concerné, entraînant des problèmes chroniques, une diminution de la production et de la mortalité. Les souches impliquées sont dans ce cas des S. aureus de forte virulence HV (High Virulence).
Deux communications sont présentées par l'équipe de J.M. Corpa, (Université de Valence, Espagne). Dans leur article, Viana et al. rappellent tout d'abord que cette bactérie versatile et opportuniste, infecte le lapin en pénétrant par des lésions dermiques avant d'envahir les tissus sous-cutanés et de provoquer des infections de la peau et diverses manifestations pathologiques plus ou moins graves, telles que pododermatite, rhinite, conjonctivite, otite, abcès, aboutissant dans la plupart des cas à des reformes, notamment des femelles adultes et parfois à la mort (ex: septicémie).

Cette variabilité des manifestations cliniques repose sur la capacité de S. aureus à moduler l'expression des gènes et la synthèse des facteurs de virulence. Elle a été attribuée à 2 mécanismes majeurs : d'une part l'invasion et l'inflammation et d'autre part à la production de toxine. Cette étude visait donc à étudier la distribution des facteurs de virulence dans les types de souches de S. aureus les plus répandus au niveau du terrain et responsables des lésions chez le lapin. Soixante-neuf souches de S. aureus ont été isolées à partir de lapines provenant de 30 élevages industriels espagnols avec différentes lésions purulentes chroniques. La caractérisation des souches a été réalisée par génotypage en se fondant sur l'analyse des régions polymorphes des gènes coa, spa et clfB, ainsi que le typage génomique Multilocus (MLST) sur une souche de chacun des génotypes les plus fréquents. Les isolats ont été également analysés pour la présence d'une quarantaine de gènes de virulence par PCR et Southern blot, afin de déterminer leur relation avec le génotype et le type d'infection, respectivement.

Les résultats montrent que la grande majorité des isolats appartenant au même génotype sont concernés par les mêmes facteurs de virulence. De même, les lésions les plus fréquentes (mammite, abcès, pododermatite, conjonctivite, otite), sont associées à différents profils de facteurs de virulence. Cependant, le type d'infection n'est en aucun cas corrélé à une combinaison de facteurs de virulence même si certains facteurs de virulence ont été variables à l'intérieur d'un génotype.
 

Cette étude est complémentaire de ce que B. Le Normand avait étudié : la pathogénicité est reliée à certaines parties du génome (PCR multiplexe mise au point par Hermans et al.). Les souches de haute virulence sont clonales entre elles tandis que les souches de basse virulence sont assez diversifiées. Là encore, afin d'améliorer le pronostic et de justifier d'un schéma thérapeutique, il est nécessaire d'aller plus loin quand on trouve un S. aureus en élevage de lapin : est-ce un germe d'environnement ou un germe spécifique du lapin ? Cette question est importante car la fréquence d'isolement de S. aureus sur analyse de laboratoire est loin d'être négligeable et traiter systématiquement dès l'isolement d'un staphylocoque est parfaitement injustifié aujourd'hui.

 

  Dans le travail de Guerrero et al., (Université de Valence, Espagne) l'objectif était triple : d'une part présenter une description détaillée de l'éventail des lésions macroscopiques et microscopiques lors d'infections chroniques à S. aureus, en conditions de terrain, chez des femelles adultes ; d'autre part de vérifier s'il existe une corrélation entre la maladie observée et les différents génotypes de S. aureus ; et enfin d'étudier la réponse immunitaire de l'hôte après infection expérimentale.
Les résultats ont montré que les différentes lésions observées étaient indépendantes du génotype bactérien. Un large éventail de différents stades lésionnels peut être établi sur la base des caractéristiques histopathologiques. Les mammites chroniques ont été réparties en quatre types différents: abcès (66,3%), mammites suppuratives (7,9%), cellulite (19,6%) et mixtes (6,2%). Sur la base de la caractérisation moléculaire de S. aureus, 19 génotypes ont été identifiés. Le génotype le plus fréquent (A1/II1/delta), a été isolé chez 56,7% des animaux. Cependant, il n'y avait pas de relation claire entre les lésions et les souches isolées de la glande mammaire, ce qui indique que les différentes lésions ne sont pas nécessairement liées à la virulence des souches. L'infection expérimentale entraîne bien une mammite aiguë. Mais il existe une variabilité entre la virulence de la souche et la réponse inflammatoire des animaux infectés par la même souche, ce qui démontre l'importance des caractéristiques des souches mais aussi de la réponse immunitaire de l'hôte qui module la sévérité des lésions.
Cette communication, pour aussi intéressante qu'elle soit, n'a pas d'application directe sur le terrain. Les lésions étant indépendantes du génotype bactérien, le praticien devra continuer à considérer la staphylococcie dans son ensemble. On confirme l'intérêt de renforcer - dans cette maladie comme dans d'autres - la stimulation des défenses immunitaires de l'animal
  Les deux communications suivantes émanent d'auteurs bulgares (Faculté de Médecine Vétérinaire) et reposent sur des infections expérimentales à Staphylococcus aureus. Petrov et al, se sont est attachés à étudier les variations de concentration sanguine de l'haptoglobine (Hp), une mucoprotéine, élaborée par le foie, se combinant à l'hémoglobine extra-globulaire, dont le taux augmente dans les syndromes inflammatoires. Une analyse simultanée des signes cliniques et de la température corporelle, avaient aussi pour but d'améliorer le diagnostic.

L'expérimentation a été réalisée chez 7 lapins NZ mâles âgés de 5 mois, inoculés par voie sous-cutanée avec 100 µL de suspension d'une souche terrain de S. aureus, à la concentration de 8 x 108 cfu/mL. Six lapins non inoculés ont servi de témoins. Les données ont été enregistrées sur une période de 21 j PI.

Des abcès et parfois des phlegmons se sont formés au site d'injection dans les 48-72 h PI chez tous les animaux infectés et le germe inoculé a été ré-isolé à partir de ces lésions. Le taux de mortalité chez les lapins inoculés était de 28,6%. Une hyperthermie marquée a été observée chez les lapins inoculés après 6 heures et jusqu'à 72 h PI. De plus, les concentrations de Hp ont considérablement augmenté chez les lapins infectés par rapport aux contrôles, entre le premier jour et 7 j PI. Ces deux paramètres sont positivement mais modérément corrélés. Même si la température corporelle chez des lapins infectés varie significativement, il reste difficile d'utiliser ce critère pour diagnostiquer l'inflammation. La détermination de la concentration sanguine en Hp pourrait être utilisée comme un biomarqueur plus rapide, sensible et important pour la détection précoce de l'infection chez le lapin, avant l'apparition des signes cliniques : lésions cutanées, œdème, et modifications profondes de l'état clinique général.
En médecine de groupe et compte tenu du nombre d'animaux, l'application pratique de prises de sang individuelles comme en élevage bovins est illusoire. Les prises de sang en élevage pourraient montrer un intérêt pour définir des profils métaboliques par exemple ; l'intérêt serait d'avoir des facteurs prédictifs ou de suivi. Ce type de démarche reste cependant intéressant pour le suivi de maladies en recherche ou études expérimentales diverses.
  Le papier de Georgiva et al, associé à des auteurs de l'université de Barcelone, rapporte une étude visant à déterminer les variations des protéines et de certaines fractions protéiques plasmatiques chez des lapins rendus obèses et inoculés avec S. aureus.
Six lapins NZ, ont été castrés à l'âge de 2 mois ½, puis nourris pendant 1 mois ½ avec un régime à 2590 kcal/kg, avant d'être inoculés à l'âge de 4 mois, à un poids moyen de 4,43 kg, selon le même protocole que dans l'article précédent. L'état de santé générale, les consommations d'eau et d'aliment, la température rectale et les lésions cutanées au site d'injection, de même que la protéinémie, l'albuminémie et la globulinémie, ont été mesurées pendant 21 j PI, tandis que les fractions des globulines plasmatiques ont été suivies par électrophorèse, pendant 7 j PI. Les paramètres enregistrés à J0, avant inoculation ont servi de point de contrôle.
L'infection expérimentale a entraîné une forte diminution de la consommation alimentaire et une hyperthermie marquée seulement pendant les 6 premières heures alors que des abcès se sont formés chez tous les lapins au site d'inoculation, entre 48 et 96 h. Une hypoalbuminémie importante et une hyperglobulinémie ont été observées pendant 14 jours, alors que les fractions alpha1 et béta2 -globulines ont significativement augmenté du 2ème au 7ème jour PI. Les fractions protéiques du sang pourraient donc être considérées comme des bio-marqueurs sensibles et intéressants (plus que la température corporelle) pour la détection de l'inflammation et caractériser l'intensité de l'infection à S. aureus, chez les lapins obèses, avant l'apparition des signes cliniques typiques.

 

Néanmoins, en application de terrain, l'électrophorèse des protéines plasmatiques est intéressante et déjà utilisée pour de nombreuses espèces dont l'Homme, les oiseaux et le lapin (en médecine individuelle ou en animalerie) entre autres. La méthode n'est cependant pas spécifique d'une maladie donnée et permet d'affiner le diagnostic, voire de présager de l'organe préférentiellement atteint mais les multiples affections latentes des lapins d'élevage peuvent perturber l'interprétation de tels examens.

 

3.1.2 Salmonella Typhimurium.

Bien que les salmonelloses soient peu fréquentes chez le lapin, elles peuvent conduire à une forte morbidité et des mortalités dans les élevages atteints. Elles ont aussi un rôle majeur en santé publique et par ailleurs, les multirésistances aux antibiotiques observées pour ces bactéries compliquent les traitements, aussi bien chez le lapin que chez l'homme.

 

  Camarda et al., (Université de Bari, Italie), estimant que les connaissances vis-à-vis des salmonelles restent insuffisantes en cuniculture, a engagé une étude concernant 4 souches de S. Typhimurium issues de 4 élevages différents afin d'étudier leur sensibilité aux antibiotiques et de les caractériser par une analyse des gènes de résistance, des gènes des intégrons(1) de classe 1 et par PFGE (Pulsed-Field Gel Electrophoresis, technique de biologie moléculaire).
  (1) Les intégrons sont des éléments génétiques exclusivement bactériens (principalement bactéries Gram-), impliqués dans l'expression et la dissémination de gènes. Certains sont donc le support de la multi-résistance des bactéries aux antibiotiques. Les intégrons associés aux gènes de résistance aux antibiotiques, sont hébergés au sein de transposons eux-mêmes véhiculés par des plasmides très souvent conjugatifs ou dans des ilôts génomiques (SGI1 et ses dérivés chez Salmonella typhimurium).
  Les principaux résultats montrent que 3 des souches provenant de la même région (La Basilicate) appartiennent à des lysotypes différents (hébergent des phages différents) mais sont apparentées (possèdent le même pulsotype STYMXB.0061). La dernière souche provenant des Pouilles est de lysoptype différent et a un profil PFGE complètement distinct. Le groupe des 3 souches est impossible à distinguer des isolats humains pour ce qui est du profil PFGE, du profil de multi résistance aux antibiotiques et des caractéristiques génétiques (hébergent le même ilôt génomique de Salmonella (SGI1)) qui caractérisent les souches de S. Typhimurium très répandues chez les êtres humains partout dans le monde. Ces données suggèrent que la caractérisation moléculaire est un outil utile pour reconnaître rapidement les souches de Salmonella qui sont potentiellement dangereuses pour les lapins ou l'homme.
  La génomique bactérienne permet aujourd'hui de tracer les souches : une souche de S. Typhimirium n'est pas forcément identique à une autre souche de S. Typhimirium. La contamination d'élevages de lapins à partir de souches humaines est une information intéressante, que l'on suspectait mais que nous ne pouvions pas prouver avec la bactériologie de routine ! Les mesures de biosécurité adaptées aux pathogènes revêtent ici tout leur sens : éducation et formations des éleveurs sont des éléments clefs dans cette problématique. Les notions de portage et de protection des animaux par rapport à ce portage sont souvent ignorées. Le même débat pourrait être fondé pour le staphylocoque.

  La deuxième communication sur Salmonella de Saco et al., (Espagne), est une étude rétrospective réalisée sur 4 ans (janvier 2008 - décembre 2011) visant à évaluer les facteurs de risques de salmonellose chez le lapin, à partir de 2270 visites dans 395 élevages dont 374 espagnols et 21 portugais. Les résultats sont mis en parallèle avec une précédente étude rétrospective (1999-2007).
Quatre pour cent des élevages possédaient des lapins présentant des signes cliniques compatibles avec la salmonellose ; résultat confirmé par l'isolement de Salmonella spp. C'est le même pourcentage que celui de l'étude de 1997-2007. Il semble que les 3 types de souches majoritaires (Salmonella IIIa 48:, Salmonella enteritidis et Salmonella typhimurium) soient bien adaptés au lapin et impliqués dans presque tous les foyers de salmonelloses touchant des élevages espagnols. Bien que l'incidence clinique de la salmonellose soit faible, il est nécessaire de maintenir les contrôles ainsi que des études microbiologiques systématiques au niveau de toute la filière, pour éviter toute diffusion de cette bactérie dans les élevages de production. C'est en tout cas un objectif, du point de vue des associations de gestion de la santé animale des lapins de chair qui ont prévu des protocoles visant à comparer les souches entre les exploitations touchées et d'établir les connexions avec les centres de sélection, de multiplication et centres d'insémination artificielle, ainsi que les relations avec les abattoirs.

 

Sachant que sur d'autres espèces, sur d'autres continents, la transmission se fait essentiellement par voie alimentaire, il serait intéressant d'ajouter également à de tels plans une étude de la contamination des intrants par voie alimentaire ainsi que de la faune sauvage présente dans les élevages (insectes, rongeurs..).

 

3.1.3 Escherichia coli Les E. coli entéropathogènes restent une dominante pathologique dans les pays de production de lapins et notamment en Italie.
Dans une première communication sur cette bactérie, Badagliacca et al., (Equipe italienne et co-auteur canadien) ont utilisé l'un des derniers outils de la biologie moléculaire, des biopuces (DNA microarray) pour définir les profils génétiques de résistance aux antibiotiques chez des souches d'E. coli entéropathogènes isolées lors d'épisodes entéritiques, en Italie du Nord. Les biopuces ont été conçues pour pouvoir détecter les gènes de résistance à un large panel de familles d'antibiotiques, mais aussi les éléments génétiques mobiles tels que les intégrons de classe 1, 2 et 3 et transposon Tn21. Le génotypage a été réalisé sur 26 souches d'E. coli entéropathogènes issues de 14 élevages différents.
Parmi les éléments génétiques mobiles, seuls les gènes d'Integron de classe 1 ont été détectés, dont six associés avec le gène tnpM, confirmant une importante circulation du transposon Tn21, jamais décrit chez les E. coli chez le lapin. Chaque souche était positive pour au moins une famille d'antibiotique. Il a pu aussi être mis en évidence des éléments mobiles responsables de multirésistance aux antibiotiques : aminoglycosides, tétracyclines et sulfa-triméthoprime. A travers ces résultats, les biopuces se sont révélées être de puissants outils de recherche, confirmant ici la base génétique de la diffusion des multirésistances aux antibiotiques, mais au-delà, être aussi très intéressantes du point de vue du diagnostic.
Les auteurs de ctte commuication ont sélectionné vingt six souches E. coli PCR eae et afr/2 +, provenant de 14 fermes avec clinique diarrhéique : ils ont respecté ainsi le diagnostic clinique et les éléments indicateurs de pathogénicité du diagnostic de laboratoire. Le gène de résistance le plus fréquent (20/26) est le gène détecté sur des souches E. coli résistances à l'apramycine, tandis que les gènes de résistance les moins fréquents sont ceux qui concernent les phénicolés, quinolones, et l'érythromycine. L'intérêt terrain est double : d'une part, ne pas appeler colibacillose des isolements de colibacilles sans diagnostic clinique et sans PCR eae. D'autre part, l'application des principes de dose-dépendance pour les aminosides sur les colibacilles devrait amener l'ensemble de la filière à bien respecter les doses suffisantes pour atteindre au moins 10 fois la CMI, et ne surtout pas sous-doser.
  Le second article concernant E.coli, de Calhoa et al. est à notre sens sans intérêt malgré le travail réalisé car incomplet et dont les résultats sont en conséquence impossibles à interpréter. L'idée était sans doute bonne au départ car il s'agirait d'une première étude portugaise sur cette thématique, visant à évaluer la prévalence de la colibacillose dans le centre et le nord du Portugal et de vérifier si certains facteurs environnementaux (taux d'ammoniac, hygrométrie…) au niveau des élevages pouvaient avoir un impact. Le gros problème est que les auteurs ont confondu présence d'E. coli et colibacillose. Aucune donnée n'est en relation avec la clinique, absente de l'étude, si ce n'est qu'il est fait mention de réduction de croissance dans 12,2% des élevages analysés (5/41). Aucune numération n'a été faite et aucun sérogroupage réalisé sur les souches identifiées pour vérifier s'il s'agissait d'EPEC.

 

Ces auteurs ne font pas de discrimination des colibacilles (PCR eae). Faire une analyse de données, quelle qu'elle soit, sur des colibacilles " tout venant " ne permet aucune interprétation pratique. La PCR eae est un passage obligé avant de parler de possible colibacillose.
3.1.4 Pasteurella multocida La communication de Liu et al., (Hangzhou, Chine) apporte une technique supplémentaire aux méthodes existantes pour le diagnostic de Pasteurella multocida (cf Licois et Boucher, 2009, Ombres et Lumières - 9ème congrès mondial de cuniculture). Une technique ELISA (indirect enzyme-linked immunosorbent assay) a été développée en utilisant comme antigène une protéine recombinante, OmpA (2), exprimée chez E. coli. Initialement, un fragment d'ADN génomique d'une souche référencée de P. multocida (C51-2-499) de 1080 bp correspondant à la séquence complète du gène ompA a été amplifié par PCR avant d'être clonée dans un vecteur d'expression plasmidique qui lui, a été introduit (transformation) dans une souche non pathogène d'E. coli référencée BL21 (DE3), apte à l'expression de protéines recombinantes. Sensibilité et spécificité ont été validées.
  (2) OmpA est une protéine de la membrane externe des bactéries, interagissant avec le peptidoglycane. Cette protéine est codée par le gène ompA.
  Les tests ELISA ont permis de détecter des anticorps contre ompA chez des lapins immunisés avec des préparations (bacterin) issues de la souche C51-2-499. Des anticorps anti ompA ont également été détectés dans le serum de 40% de lapins (42/106) provenant de 3 élevages différents, alors que parallèlement 19% des détections par PCR étaient positives. Aucune réaction croisée n'a été observée sur des serums de lapins infectés par d'autres bactéries Gram- ou Gram+ telles que E. coli, Bordetella bronchiseptica, Pseudomonas aeruginosa et Staphylococcus aureus. Cette technique ELISA peut donc être particulièremement utile et rapide pour le diagnostic précoce de Pasteurella multocida, aussi bien pour déceler des animaux malades que pour un screening de portage chez des animaux sains.

 

Malheureusement cette technique n'affranchit pas du diagnostic clinique, de la réalisation d'antibiogramme en vue du traitement, ni du test biochimique de pathogénicité (recherche de la présence d'enzyme ODC) ce qui, de ce fait, n'apporte pas au praticien de terrain une réelle avancée et augmente les coûts d'analyse de manière significative. Ce type de données est intéressante à titre de recherche ou pour des lignées SPF.

 

3.2 Communications concernant la virologie
3.2.1 Maladie hémorragique virale (VHD) La communication de Pugliese et al. (Equipe de A. Camarda, Université de Bari, Italie). concerne également le diagnostic d'une autre maladie, la VHD, Ces auteurs font d'abord quelques rappels sur l'importance de la maladie, sa contagiosité, sur les caractéristiques du virus et l'existence de plusieurs virus : EBHSV (European Brown Hare Syndrome Virus), RHDV (Rabbit Hemorrhagic Disease Virus) et d'un certain nombre de variants de RHDV dont le nouveau variant qui circule notamment en France.
Sont évoqués ensuite les difficultés méthodologiques du diagnostic, liées à la variabilité du virus. La méthode la plus couramment utilisée jusqu'à présent est une technique ELISA, mais plus récemment des approches moléculaires ont été mises en oeuvre pour détecter et différencier RHDV et EBHSV. Elles se sont cependant avérées insuffisantes, dans certains cas, pour détecter le nouveau variant.
C'est pourquoi il a été proposé ici une autre technique moléculaire, une RT-PCR, susceptible de détecter et discriminer en un seul test, aussi bien l'EBHSV que le RHDV, le RHDVa (non pathogène) et le nouveau variant.
 

Ces techniques d'un coût modeste sont rapides et fiables. Elles devraient à terme remplacer les techniques ELISA très employées en diagnostic de terrain car elles sont plus discriminantes. Elles permettront au praticien d'adapter son plan vaccinal.

 

3.2.2 Myxomatose uite à des cas de myxomatoses, survenant même après vaccination, dans des élevages espagnols, Dalton et al. (Université d'Oviedo, Espagne), se sont intéressés à la caractérisation des virus circulants et à la réponse immunitaire des lapins vaccinés, aussi bien en condition de laboratoire que de terrain. Se pose en effet la question de l'efficacité même des vaccins MV (Myxoma Virus). La première hypothèse est celle de l'émergence de nouvelles souches qui échapperaient à la réponse immunitaire engendrée par la vaccination. La seconde possibilité est une mauvaise utilisation des stratégies de vaccination.
  Les auteurs rappellent les caractéristiques des souches de MV, réparties en 5 classes selon leur virulence (de A, pour la virulence la plus forte, à E, pour la plus faible) soulignant qu'il n'y a pas à l'heure actuelle de moyen fiable pour caractériser ces différentes classes, notamment sur la base des analyses de séquences génomiques. Néanmoins les auteurs ont combiné PCR et séquençage pour caractériser et distinguer les souches de virus actuellement en circulation, responsables de myxomatose dans les élevages espagnols. La souche virale "Grenade -05/09" représentative des isolats analysés, a été caractérisée pour sa virulence et s'est révélée être de grade A. Ensuite, des essais de vaccination ont été réalisés avec 3 vaccins homologues commerciaux et un challenge avec la souche Grenade -05/09", dans le cadre du terrain et en conditions de laboratoire. La séroconversion a été évaluée par ELISA. Parallèlement 2 modes d'administration du vaccin ont été évalués (voies intra-dermique et sous-cutanée).
  Les conclusions de l'étude indiquent que les vaccins actuellement utilisés en Espagne sont susceptibles de protéger efficacement les animaux contre les souches virulentes qui circulent actuellement, à condition que la voie intra-dermique soit utilisée. Dans le cas d'une vaccination par injection S/C, même si un rappel améliore l'efficacité, un certain pourcentage d'animaux restent séronégatifs et ne seront pas protégés.
 

Il est intéressant de noter qu'à l'inverse de la VHD, le virus de la myxomatose est toujours le même (les séquences virales sont conservées) et les cas de myxomatose rencontrés en Espagne ne sont pas dus à un virus qui aurait évolué. La vaccination homologue en intradermique donne une meilleure séroconversion mais aussi un challenge viral 100 % réussi (le challenge viral est le test le plus probant pour la protection). Le virus de la myxomatose a un tropisme cutanéo-muqueux, il n'est donc pas surprenant que l'administration directement sur le site préférentiel pour le virus (sauvage ou vaccinal) donne de meilleurs résultats ; néanmoins, en Espagne, différents vaccins ont une autorisation par voie sous-cutanée. L'auteur signale que l'hétérogénéité des programmes conduit à une absence de maîtrise de la maladie ; la stratégie vaccinale passe par une action raisonnée de masse ; il est bon de rappeler également que la vaccination vient toujours en complément des mesures de biosécurité.

 

3.2.3 Herpèsvirus Dans leur communication, Sunohara-Nielson et al. font état de l'identification d'un nouveau herpèsvirus, dénommé Leporid herpesvirus-4, responsable de mortalité en Amérique du Nord et rapportent ici des essais expérimentaux visant à caractériser la maladie afin de proposer une méthode de diagnostic vis-à-vis de ce virus sur la base du tableau clinique et lésionnel.
  Les herpèsvirus (Herpesviridae) sont une famille de virus à ADN qui provoquent des maladies chez l'homme et de nombreux animaux. Chez le lapin, quelques rares articles font état d'atteintes par des herpèsvirus. Mais en 2008 et 2010, des cas ont été décrits chez des lapins issus d'élevages commerciaux au Canada. Sur la base des informations de séquence du gène de la réductase ribosomale, il a été constaté que ce virus appartenait à la sous-famille d'alpha-herpèsvirus qui sont étroitement liés aux herpèsvirus humains et bovins.
  Des inoculations intranasales ont été réalisées afin de déterminer l'évolution clinique de l'infection et de suivre l'excrétion du virus et le développement d'anticorps sériques. Le pic d'expression des signes cliniques se situe entre 3 et 7 post l'infection (PI). Ceux-ci comprennent une détresse respiratoire, un écoulement nasal séreux et oculaire et une légère perte de poids. Le virus a pu être isolé à partir des sécrétions nasales pendant cette période le virus a pu être identifié par PCR.
Les principales constatations histopathologiques sont une rhinite suppurative et ulcérative (3 j PI), une nécrose splénique multifocale à coalescente (5 j PI) et une broncho-pneumonie fibrino-suppurative (7 j PI). Des corps d'inclusion intranucléaires caractéristiques des virus herpès sont présents dans ces tissus à 3 et 5 j PI. Les lapins commencent à se rétablir à partir du 8ème jour et la présence d'anticorps neutralisants peut être décelée à 11 j PI. Pendant la phase aiguë de la maladie, le LHV-4 peut être diagnostiqué sur la base des constatations histopathologiques ou l'isolement du virus dans les sécrétions nasales. La sérologie est utile pour le diagnostic chez les animaux convalescents

 

Pour le moment, cette virose semble confinée au continent nord américain et il n'y a pas lieu d'être inquiet pour l'Europe d'autant que les herpesvirus sont des virus fragiles : ils résistent très peu de temps dans le milieu extérieur et l'infection se fait donc nécessairement par contact étroit. Cependant il est toujours bon d'être prévenu.

 

3.3 Autres communications
Cause apparente de mortalité des lapines dans les élevages de la péninsule ibérique Rosell et de la Fuente (Espagne) ont essayé de déterminer les causes de mortalité et leur fréquence chez les lapines sur le terrain, à partir de 1000 autopsies (803 lapines mortes et 197 moribondes-euthanasiées). Les données ont été recueillies lors de 488 visites effectuées dans 173 élevages, en Espagne et au Portugal, au cours des années 2006-2011. Cette analyse fait suite à une précédente étude des mêmes auteurs, publiée en 2009, pour également plus d'un millier d'autopsies réalisées entre 1996 et 2005.
Cette étude rétrospective confirme et/ou précise ce qui est connu dans d'autre pays de production cunicole (tableau 1) : la pathologie respiratoire rend compte pour environ 31 % de la mortalité des femelles, suivie par la pathologie intestinale (22%). Il resterait pour compléter ces données à relier ces causes de mortalité à l'âge et au stade physiologique et de production des femelles, afin de mieux adapter les protocoles de prévention et éventuellement de traitement.
Tableau 1: Pourcentages de mortalité en fonction des causes apparentes de mortalité ou de maladie pour 100 lapines. Autopsies réalisées dans 173 élevages de reproduction en Espagne et au Portugal au cours d la période 2006-2011 et comparaison avec les résultats d'une étude antérieure pourtant sur 1046 lapines provenant de 254 élevages pour la période 1996-2005 (Rosell et de la Fuente)

 

L'impact des pasteurelles démontré ici confirme les données terrain et les statistiques des thérapeutiques utilisées en élevage ; cependant, il faudrait pouvoir remettre ces autopsies dans le contexte de l'élevage : mais l'éleveur peut-il suivre les causes de mortalité en ouvrant des lapines de temps en temps ? A quel stade du cycle ces autopsies sont-elles intéressantes ? Les connaissances peuvent progresser avec l'autopsie plus systématique des lapines, mais les éleveurs manquent de formation, n'aiment pas faire cela, et n'ont pas forcément le temps. Et pourtant, ces éléments bien cadrés seraient une source de renseignements importante et bénéfique au progrès de la compréhension du sanitaire en maternité.

 

Hypervitaminose D3 en Espagne Un second article de Rosell et al. traite de la calcinose chez les lapines en lien avec l'administration orale de vitamine D3.
Chez le lapin, l'absorption intestinale du calcium est proportionnelle à la teneur en calcium de l'aliment. L'excès de calcium est excrété par voie urinaire mais l'hypercalcémie prédispose à la calcification des tissus mous et à l'urolithiase, ce qui peut conduire à une insuffisance rénale chronique. Celle-ci à son tour favorise l'hypercalcémie. L'hypercalcémie peut également être le résultat d'une hypervitaminose D, en raison d'une consommation excessive de vitamine D3. La vitamine D3 est métabolisée au niveau du foie en 25-hydroxy-vitamine D. Le taux plasmatique de référence de la 25 (OH) D est de 250 nmol / L ; l'hypercalcémie survient lorsque cette concentration est > 375-500 nmol / L (env. 150-200 ng / ml et 150-200 ng / j, respectivement). Chez le lapin, la calcinose a été associée à des lésions organiques. Les facteurs de risques potentiels sont l'âge, la teneur en calcium de l'aliment, les surdosages de vitamine D. Les buts de cette étude rétrospective étaient les suivants: 1-/ de suivre des cas cliniques de toxicose due à la vitamine D3 et 2-/ d'évaluer les cas de calcinose sporadique lors d'autopsies réalisées au niveau du terrain, au cours des années 2010-2011.
  Les données ont été recueillies à partir de 708 femelles autopsiées provenant de 101 élevages espagnols. Il s'avère que dans 75% des élevages évalués, les éleveurs supplémentent les femelles à chaque cycle de reproduction (au moment de l'IA), avec de la vitamine D3 (dans l'eau de boisson, par voie sous cutanée ou les 2). Les doses varient de 2 000 à 125 000 UI. A l'autopsie, 10% des femelles ont présenté des niveaux variables de minéralisation de l'aorte, de l'estomac, du rein, du cœur et d'autres organes mous. La présence de calcium a été confirmée à l'examen histopathologique. La supplémentation en vitamine D3, par voie orale mais encore plus par voie sous cutanée, constitue un facteur de risque important qui croît avec la dose (tableau 2). La plus grande prudence, concernant l'administration de la vitamine D3 en élevage est donc fortement recommandée.
 
  Dose mensuelle de vitamine D3 (x 1000 UI)
Calcinose 0 0-1 1-10 10-25 >25
Non (n) 15 109 181 170 19
Oui (n) 2 4 14 30 21
Morbidité % 1,3 3,5 7,2 15,0 52,5
Tableau 2 : Incidence de la dose mensuelle de vitamine D3 reçue par les lapines sur la fréquence des calcinoses
 

1994 avait été une année clé en France pour l'avènement de cette affection. Depuis une réduction des apports phospho calciques a permis d'enrayer la maladie que nous ne croisons plus du tout dans notre pays.

 

Impact de la mycotoxine T2 Une équipe hongroise, Rajli et al., a étudié l'impact de la mycotoxine T2 produite par Fusarium spp sur certains paramètres relatifs à la fertilité des mâles.
Plusieurs études ont mis en avant le rôle des facteurs environnementaux sur la fertilité masculine et plus généralement des mâles chez diverses espèces animales. Les mycotoxines sont des contaminants fréquents des céréales et autres productions végétales. La toxine T2 (trichothécène) de Fusarium sporotrichioides a été utilisée dans 3 expérimentations, afin de déterminer son action éventuelle sur certains paramètres de la reproduction chez les mâles (tableau 3)
 
Tableau 3: Essais avec différentes doses et durées d'exposition à la toxine T2
 

Le 1er essai montre qu'une dose forte de T2, outre une chute de poids sévère associée à une sous consommation alimentaire, entraîne une diminution de la motilité des spermatozoïdes, une augmentation du nombre de spermatozoïdes présentant des anomalies morphologiques et une baisse du niveau de testostérone.
Dans le 2ème essai, une réduction de la consommation d'aliment a été observée uniquement pour les 2 doses les plus élevées alors qu'aucune différence n'a été constatée pour la qualité du sperme sauf pour le lot ayant reçu la dose la plus forte (0,2 mg/j/animal) avec augmentation du ratio de spermatozoïdes contenant des gouttelettes cytoplasmiques, et réduction du taux de GnRH induisant la production de testostérone.
Le dernier essai correspondant à une administration via l'aliment de 33 et 66 ppm de T2 n'a eu aucun effet significatif sur la consommation alimentaire, le poids corporel et les paramètres spermatiques.

En résumé, une exposition chronique inférieure à 0,1 mg/animal/j peut être tolérée et au-delà de 0,1 mg/animal /j des troubles de la fertilité des mâles peuvent survenir.

Cette étude confirme l'impact des mycotoxines sur les fonctions de reproduction lors de contaminations importantes (contaminations expérimentales contrôlées) ; elle confirme aussi d'autres études antérieures n'ayant pas permis de mettre en évidence des conséquences sur la santé des lapins lors de contaminations plus modestes et plus conformes à des hypothèses " terrain ". Les mycotoxines de champ ont un impact possible sur les rations faites " à la ferme " mais en élevage rationnel, les mycotoxines semblent, en l'état actuel des études sur le lapin, avoir un rôle extrêmement mineur dans les maladies du lapin. Rappelons qu'à l'inverse des bovins où les résultats de reproduction diminuent depuis une quinzaine d'années, les résultats de reproduction en élevages de lapin ne cessent de s'améliorer sur la même période.

 

Entéropathie alimentaire
=> perturbations caecales et sanguines
Laurent-Bennegadi et al. (France) ont évalué l'incidence d'une entéropathie non spécifique (d'origine nutritionnelle) sur l'activité microbienne caecale et le profil de certains paramètres sanguins.
La diarrhée, principal signe clinique des lapereaux atteints de troubles digestifs, se traduit par des perturbations métaboliques, notamment du métabolisme hydrominéral, lors d'entérites spécifiques (coccidiose, colibacillose…). Peu d'études se sont focalisées sur les perturbations physio-pathologiques dans le cas de diarrhées non spécifiques (n'impliquant pas un germe pathogène). Parmi les facteurs nutritionnels, le taux de fibres digestibles peut avoir un impact sur la santé digestive du lapin et sur l'activité microbienne du caecum. Le présent travail avait pour objectif d'étudier l'activité microbienne caecale (activité cellulolytique bactérienne, produits de fermentation) et d'établir le profil biochimique et minéral sanguin, dans le cas d'une entérite expérimentale d'origine nutritionnelle.
  Au total 439 lapins conventionnels hébergés en cage collective (359) ou individuelle (80) ont reçu, soit un régime standard (ADF=190 g./ kg MS) ou bien déficient en fibres (ADF= 90 g./ kg MS) du sevrage (28 j.) à 70 jours d'âge. Chez les lapins atteints de diarrhée, l'activité fermentaire caecale est fortement perturbée (- 40% pour les AGV et - 35% pour l'activité pectinasique) en lien avec la diminution de substrat disponible et probablement un déséquilibre de la communauté microbienne intestinale. Ainsi, une forte réduction du taux de fibres digestibles double le risque de troubles digestifs et affecte les performances comme la croissance. Le métabolisme des animaux est profondément modifié avec une hypoglycémie, probablement liée à une chute de la consommation alimentaire ; une hyperurémie, hypercholestérolémie et hypoalbuminémie sans doute associées à des dysfonctionnements rénaux et hépatiques ; enfin une hémoconcentration et une hypokaliémie résultant d'une perte potassique par voie fécale.
  Les perturbations enregistrées avec ce modèle de reproduction expérimentale de diarrhée d'origine nutritionnelle sont très similaires à celles décrites pour des entérites spécifiques telles que coccidioses et colibacilloses.
 

On soulignera encore une fois l'importance de l'alimentation dans l'avènement d'une maladie intestinale.

 

Obésité induite
chez l'adulte
Mokrani-Zoulikha et al. (Algérie) ont analysé les effets de l'obésité induite par un régime hypercalorique sur la morphologie et la fonction des glandes surrénales, sur la lipémie et sur le métabolisme de l'insuline.

Chez l'homme, la sécrétion hormonale de l'axe hypophyso-surrénalien des patients atteints d'obésité et présentant le syndrome de Cushing est affectée. Chez ces patients, une surexpression d'une enzyme (11béta-HSD1), dans le tissu adipeux, augmente la synthèse de glucocorticoïdes qui induit une prolifération de pré-adipocytes et leur différenciation en adipocytes. Depuis plusieurs décades, le lapin est utilisé comme animal modèle pour des études sur l'obésité. Le but de ce travail était d'évaluer l'impact de l'obésité sur la morphologie et le fonctionnement des glandes surrénales.
  Deux groupes de 16 lapins mâles NZ ont reçu respectivement un régime hypercalorique (454 Kcal/j) ou un régime standard (258 kcal/j), pendant 15 semaines avant d'être euthanasiés. De nombreux paramètres hormonaux de l'axe hypophyso-surrénalien ou du métabolisme des lipides ou du glucose ont été analysés. Parallèlement des observations histologiques ont été effectuées sur les glandes surrénales.

Figure 2 : Evolution du poids vif des 2 groupes de lapins alimentés avec un aliment témoin ou un aliment hypercalorique
Note complémentaire de F. Lebas : Le peu d'indications sur la composition des 2 aliments fourni par les auteurs semble totalement incohérent avec toutes les pratiques alimentaires utilisées pour l'élevage des lapins . L'aliment témoin contiendrait, selon des auteurs 22,5% de matières grasses et 48% de sucres solubles , conduisant en libre accès à une ingestion de 258 kcal/jour. L'aliment expérimental induisant l'obésité, d'origine commerciale, contiendrait "seulement" 12% de matière grasses et 22,5% de sucres solubles (comment peut-ils être qualifié d'hypercalorique avec 2 fois moins de matères grasses ??) et conduirait en consommation spontanée à une ingestion de 454 kcal/jour. Il est plausible que la composition des 2 aliments a été inversée lors de la rédaction de la publication, mais en tout état de cause JAMAIS les lapins ne sont nourris avec un aliment contenant de telles quantités de matières grasses. Par voie de conséquence, même les valeurs du lot témoin doivent pas être consdérées comme représentatives de la situation physiologique et nutritionnelle d'un lapin de production.
Le régime hypercalorique induit une augmentation significative du poids vif, du tissu adipeux viscéral et des surrénales. Les triglycérides, le cholestérol total et LDLc s'élèvent aussi avec ce régime, tandis que le HDLc diminue, en association avec une hyperglycémie et une hyper insulinémie. L'ACTH plasmatique augmente également chez les lapins obèses. La structure histologique des surrénales chez ces animaux est affectée : épaisseur moindre de la zone réticulée alors que les zones fasciculée et glomérulée sont hypertrophiées. La zone médullaire présente une fibrose intense.
En conclusion, l'obésité induite par un régime hypercalorique induit un stress nutritionnel qui stimule les sécrétions d'ACTH et de cortisol par l'axe hypophyso-surrénalien. Ces perturbations pourraient être responsables des modifications histologiques des glandes surrénales et être corrélées à un processus d'apoptose (présence de nombreux noyaux pycnotiques).
 

Cette étude sur l'impact de la suralimentation est intéressante, compte tenu de l'importance de la préparation des animaux comme futurs reproducteurs et des difficultés rencontrées sur le terrain. C'est une étude sur le mécanisme (par exemple : pas d'hypercortisolémie mais augmentation des niveaux de cortisol dans les surrénales et dans la graisse. Certains constats sont intéressants : les différences sur le poids entre les 2 groupes apparaissent seulement à la 6ème semaine, ce qui démontre bien les limites d'une pesée unique pour déterminer l'état d'engraissement satisfaisant ou insatisfaisant de l'animal, mais aussi la nécessité d'avoir un suivi de pesées suffisamment éloignées dans le temps. Notons toutefois que les animaux utilisés sont des mâles et que l'on peut s'interroger sur la validité d'étendre les données de cett étude aux femelles. Compte tenu des problèmes de préparation des jeunes lapines, la poursuite de ce travail, avec des critères prédictifs discriminants autres que le poids, nous semble utile à la filière.

 

Effet des fortes températures et système immunitaire Dans un dernier travail, Ferrian et al. (Université de Valence, Espagne) ont comparé les effets d'une température élevée sur le système immunitaire de femelles issues de 2 lignées génétiquement sélectionnées pour des critères de productions différents.
  Le stress est généralement considéré comme un facteur important affectant la productivité des animaux, car il est capable d'induire une immuno-suppression et peut mener à une augmentation de la fréquence des maladies. En fait, il a été décrit que le stress thermique chronique peut affecter négativement la réponse immunitaire chez plusieurs espèces animales de production. Des lapins de lignées génétiques différentes sont également susceptibles de développer des réponses immunitaires différentes à un stress thermique.
La présente étude avait pour objectif de comparer la capacité des femelles appartenant à 2 lignées sélectionnées sur des critères de production différents, à surmonter un stress thermique et de mesurer la réponse immunitaire en analysant les populations de lymphocytes sanguins. Les critères de sélection choisis étaient, pour la première lignée, la longévité (LP) et pour la seconde, la taille de portée au sevrage (V) avec 2 générations pour cette même lignée, V16 et V36.
  Les résultats ont montré que les femelles de la lignée LP avaient un nombre élevé de lymphocytes sanguins totaux. Ces animaux étaient capables en outre de moduler leur réponse immunitaire au cours du cycle gestation-lactation via le nombre total de lymphocytes. A l'inverse, les femelles V16 et V36 (lignée V) étaient incapables de s'adapter à la situation de stress, puisque le nombre total de lymphocytes sanguins est resté constant (V16) ou en diminution, pour atteindre des valeurs basses à la seconde parturition (V36). Ces résultats suggèrent aux auteurs que la sélection pour la prolificité, pendant autant de générations, pourrait avoir un impact négatif sur les capacités de réponse et d'adaptation du système immunitaire. A l'opposé, l'utilisation de la lignée LP dans les élevages commerciaux devrait accroître la robustesse des femelles et conduire à une amélioration de leur production ainsi qu'à mieux lutter contre les pathogènes.
  Les études épidémiologiques menées par les écoles vétérinaires, l'AFSSA (Anses aujourd'hui) et des firmes privées en 1997 et 1998 avaient également mis en évidence le rôle prépondérant des conditions d'élevage dans la survenue d'une maladie. En outre, on constate que l'été, en France, le lapin est plus difficile à élever et tombe plus facilement malade. Un travail sur les conditions d'élevage reste à affiner pour aider globalement à la lutte contre les maladies.
Le premier auteur de cette communication a été récompensé pour la qualité de son travail et de sa présentation orale pour la session "Pathologie et hygiène".
 
IV - LA TABLE RONDE SUR LES COCCIDIOSES ET LES MOYENS DE CONTROLE
  Pour terminer cette analyse relative à la session pathologie et hygiène, quelques mots sur la table ronde animée par Dominique Licois dont le thème était "Coccidiostats and alternatives against coccidiosis in rabbits" [Coccidiosats et méthodes alternatives de lutte contre les coccidioses du lapin]

Après un bref rappel sur les espèces de coccidies pouvant parasiter le lapin et leurs principales caractéristiques (localisation, pouvoir pathogène et immunogène), les raisons de l'importance de coccidioses en élevage sont évoquées. Puis les molécules anticoccidiennes disponibles sont mentionnées pour une utilisation thérapeutique : sulfonamides (sulfaquinoxaline, sulfadiméthoxine), triazones (diclazuril, toltrazuril) ou préventive : robénidine, diclazuril… Les problèmes potentiels inhérents à leur utilisation ont également été développés.
  Dans un deuxième temps, les stratégies alternatives sont proposées. Elles reposent sur quatre catégories d'actions :
      1. Mesures d'hygiène spécifiques à cette parasitose ;
      2. Orientation vers l'utilisation de la phytothérapie/aromathérapie ainsi que des pré- et pro-biotiques ;
      3. Développement de la résistance génétique aux maladies et plus précisément aux coccidioses ;
      4. Appel à la vaccination.
  Au cours de la discussion, Michel Colin (Copri) est intervenu pour parler des essais réalisés depuis 2003 dans un élevage où aucun antimicrobien n'est administré et où, depuis 2008, l'usage des anticoccidiens est en régression. L'un des principaux résultats est que, au bout de 4 années, le nombre d'oocystes excrétés a été réduit de près de ½ log. D'un autre côté, la mortalité a régressé de 50% mais aucune corrélation significative n'a été démontrée ente ces deux constats. L'autre point qui résulte de ces essais est qu'il faut travailler au niveau des femelles mais que c'est un travail de longue haleine.

Hervé Garreau (INRA Toulouse) de son côté, a fait part des travaux sur la résistance génétique aux maladies, avec là aussi des perspectives encourageantes et qui s'inscrivent sur du long terme.

Dominique Licois a évoqué quelles mesures d'hygiène pouvaient être appliqués pour lutter contre les coccidies et limiter l'impact des coccidioses. Il a également parlé des souches précoces utilisables comme vaccin, mais dont le développement et la commercialisation n'ont jamais été entrepris.
  Les éléments importants sont les procédures de décontamination et la maîtrise des maladies intercurrentes.