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           5 février 2009 - Journée d'étude ASFC « Vérone 
          - Ombres & Lumières »
 Utilisation des 
          matières premières et techniques d'alimentation :
 les apports lors du 9ème Congrès Mondial de Cuniculture
 par 
          
 François 
          LEBAS* et Bertrand RENOUF** * Association Cuniculture, 31450 Corronsac** Cybélia Sanders, 35170 Bruz
 
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    | LES 
      MATIÈRES PREMIÈRES | 
   
    | 1 
        : Travaux sur les matières premières tropicales  F. Lebas 
        et B. Renouf pendant le Congrès lui-même à Vérone, 
        encadrant G. Xiccato, le Président du Congrès
 
 |  | Lors du congrès, 
        12 communications ont été présentées sur les 
        possibilités d'utilisation de différentes matières 
        premières éventuellement disponibles dans les pays chaud. 
        Certaines correspondent à l'exploration de la valeur alimentaire 
        de matières premières qui pourraient être produites 
        dans ces pays mais ne sont pas réellement disponibles aujourd'hui. 
        On peut ranger dans cette catégorie les tourteaux de graines de 
        roquette (Eruca sativa) ou de nigelle (Nigella sativa) produits 
        en Egypte lors de l'extraction d'huiles essentielles, de même que 
        les graines de la courge éponge (Luffa cylindrica) produites 
        à l'échelle artisanale dans différents pays tropicaux. 
        Très classiquement, la conclusion des auteurs est que ces matières 
        pourraient être utilisées au taux de 10-15% dans un aliment 
        équilibré, si elles étaient réellement disponibles. 
         La majorité 
        des autres communications concernent l'utilisation de fourrages tropicaux 
        distribués en vert ou après séchage et incorporation 
        dans un aliment composé. On peut citer dans cette catégorie 
        Boehmeria nivea (ramie blanche), Brachiaria mutica (herbe 
        de Para), Calapogonium mucunoides, Centrosema pubescens, 
        Hymenachne acutigluma (herbe bambou), Ipomea batatas (patate 
        douce, partie aérienne), Ipomoea aquatica (épinard 
        d'eau), Lablab purpureus (dolique pourpre), Manihot utilissima 
        (manioc : épluchures des racines et partie aérienne), Psophocarpus 
        scandens (espèce de pois ailés africain), Wedelia 
        spp. Dans la très grande majorité des cas la conclusion 
        des auteurs est que chacun des fourrages peut être utilisé 
        pour alimenter les lapins (études principalement en engraissement), 
        parfois au prix d'une faible réduction des performances par rapport 
        au témoin: réduction du GMQ de 5 à 10% sans altération 
        nécessaire de l'indice de consommation.Une mention un peu particulière doit être faite pour un travail 
        réalisé au Bénin (Kpodékon et al.), montrant 
        qu'utilisée au taux de 5% une matière première employée 
        par ailleurs dans le monde entier, la mélasse de canne, ne présente 
        pas d'intérêt spécifique ni d'inconvénient 
        dans le cas de ce pays, seul son prix peut conduire à l'inclure 
        ou à l'exclure des formules.
 
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    |   | 
   
    | 2. 
      Travaux sur les matières premières des pays tempérés |  | Seules 3 communications 
        ont portés sur les possibilités d'utilisation de matières 
        premières produites dans les pays tempérés. Une communication 
        de l'IUT de Perpignan (Goby et Gidenne) a permis de montrer que le lapin 
        peut valoriser les carottes entières séchées à 
        basse température (rejets de tri/calibrage des carottes commerciales) 
        jusqu'au taux maximum expérimenté, à savoir 30% de 
        la ration : 2160 kcal d'énergie digestible et 12,9% de protéines, 
        digestibles à 63%, pour un produit contenant 89,3% de matière 
        sèche. Toutefois une très forte teneur en minéraux 
        du produit disponible (21,2%) rend nécessaires des études 
        plus complètes avant que ce produit puisse être conseillé. Un travail conduit 
        en Algérie (Lounaouci et al.) a montré que le lapin pouvait 
        parfaitement valoriser les drèches de brasserie ou la féverole 
        et que l'utilisation de ces matières premières pouvait éviter 
        d'avoir recours à du tourteau de soja dans la formulation des aliments 
        pour lapins. On doit cependant souligner que si ce travail est intéressant 
        pour l'Algérie, il ne fait que confirmer au plan général 
        des données connues depuis longtemps en Europe et en France en 
        particulier. De la même manière, un travail tchèque 
        Volek et Marounek ont montré (une nouvelle fois) que l'utilisation 
        de 15% de lupin doux (ici le cultivar Amiga) permettait aussi d'éviter 
        d'utiliser des tourteaux qu'ils soient de soja ou de tournesol. En complément, 
        un travail portugais de Falcao e Cunha et al., a montré qu'il n'y 
        avait aucun intérêt un incorporer des a-galactosidase à 
        une ration contenant 30% de graines de lupin alors que ce type de traitement 
        a été jugé efficace chez le Porc . De même, 
        avec les nouvelles variétés de lupin, la méthode 
        traditionnelle portugaise de "détoxification" des graines 
        de lupin par trempage prolongé, ne présente aucun intérêt 
        pratique malgré la réduction de la teneur des aliments en 
        raffinose (0,9 vs 2,2 à 2,5%).
 | 
   
    |  |  |  | 
   
    | 3. 
      Taux d'incorporation des matières premières dans les aliments 
      "témoin" |  | Les auteurs 
      des différentes communications de la session "nutrition" 
      mais aussi de la session "qualité de la viande" ont généralement 
      fourni le composition centésimale des aliments expérimentaux 
      employés. Nous avons relevé la formule des différents 
      aliments témoin, ainsi que celle des aliments expérimentaux 
      des études ne portant pas spécifiquement sur la valorisation 
      des matières premières. L'hypothèse forte que l'on 
      peut faire est que ces auteurs considèrent qu'il n'y a pas de risque 
      particulier à employer ces matières premières dans 
      l'alimentation des lapins et les taux employés sont donc indicateurs 
      des possibilités d'emploi. L'analyse des 58 formules 
        alimentaires ainsi récoltées a permis de montrer que les 
        aliments utilisés dans les expérimentations sur lapins, 
        principalement pour l'engraissement, contiennent en moyenne 18-20% de 
        céréales, également 18-20% de sous-produits céréaliers 
        (son de blé principalement), environ 40% de sources de fibres (luzerne 
        principalement) et 16% de tourteaux (tableau 1). Au plan de la fréquence 
        d'utilisation on peut d'abord souligner la très forte fréquence 
        d'incorporation de la luzerne (78% des formules en contiennent en moyenne 
        près de 32%). Parmi les autres sources de fibres, la paille est 
        assez souvent employée (38% des formules en contiennent). Il y 
        a tout lieu de penser que cette présence est surtout liée 
        au coté "expérimental" des formules recueillies, 
        l'incorporation de paille étant un moyen facile pour équilibrer 
        la ration en cellulose et autres type des fibres. Le cas de la pulpe de 
        betteraves (présente dans 50% des formules) est assez similaire.On doit aussi remarquer qu'au plan international, le maïs est une 
        céréale relativement souvent utilisée dans les aliments 
        expérimentaux (un peu plus du tiers des formules en contiennent) 
        alors que cette céréale est très généralement 
        exclue des aliments commerciaux pour lapins en France. Cette différence 
        de fréquence d'utilisation vient de ce que la très grande 
        majorité des auteurs qui ont incorporé du maïs dans 
        leurs aliments expérimentaux travaillent dans des pays plus chauds 
        que la France. Dans ces pays, le risque de présence de mycotoxines 
        dans le maïs est beaucoup plus faible qu'en France, la céréale 
        étant récoltée sèche sur pied alors que dans 
        notre pays elle est récoltés encore un peu humide (situation 
        favorable au développement de mycotoxines) et séchée 
        artificiellement. Pour quelques pays le maïs est importé avec 
        des contrôles qualitatifs plus ou moins pointus, et le risque de 
        présence de mycotoxines est alors bien réel, mais c'est 
        souvent la seule céréale disponible sur place (96,6% des 
        formules expérimentales contiennent au moins une céréale).
 
 | 
   
    |  |  | Tableau 
        1 : Principales matières premières (MP) utilisées 
        dans 58 formules expérimentales avec indication de la fréquence 
        d'emploi (si présence dans au moins 4 formules), du taux moyen 
        d'incorporation lorsqu'une MP est utilisée, du taux maximum d'emploi 
        observé et de la teneur calculée pour un aliment moyen représentant 
        les 58 formules présentées lors du Congrès.
 
           
            | Les 
                17 matières premières principales(pour un total de 32 MP différentes)
 | Nbre 
                de Formules / 58
 | Taux 
                moyend'incorporation
 %
 | Taux 
                Maximum
 %
 | Aliment"moyen"
 %
 |   
            | Céréales | 
 | 
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 |   
            | - Blé | 15 | 12,8 | 32 
                 | 3,26 |   
            | - Orge | 28 | 15,5 | 35 | 7,38 |   
            | - Maïs | 21 | 19,8 | 52 | 7,05 |   
            | - Avoine | 6 | 10,8 | 13 | 1,10 |   
            | Total 
                céréales | 56 | 19,8 | 52 | 18,79 |   
            | Issues 
                de céreales | 
 | 
 | 
 | 
 |   
            | - Son de blé | 42 | 19,1 | 40 | 13,59 |   
            | - autres issues 
              de blé | 6 | 25,4 | 34 | 2,58 |   
            | Total 
                issues de blé | 44 | 21,7 | 40 | 16,17 |   
            | - Sous produits 
              de maïs | 5 | 8,7 | 26 | 1,36 |   
            | - 
              Son de riz | 5 
                 | 11,1 | 30 | 0,94 |   
            | Total 
                issues de céréales | 46 | 23,4 | 51 | 18,47 |   
            | Sources 
                fibres | 
 | 
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 | 
 |   
            | - Luzerne | 45 | 31,9 | 65 | 24,30 |   
            | - 
              Trèfle | 8 | 18,9 | 33 | 2,56 |   
            | - Paille (de 
              blé) | 22 | 6,3 | 20 | 2,36 |   
            | - Pulpes de 
              betteraves | 29 | 16,1 | 49 | 7,93 |   
            | - Feuilles 
              d'arachide | 4 | 28,3 | 31 | 1,92 |   
            | - Marc de pomme | 4 | 5,9 | 8 | 0,40 |   
            | Total 
                sources fibres | 54 | 43,9 | 82 | 40,18 |   
            | Tourteaux 
                 | 
 | 
 | 
 | 
 |   
            | - T de soja | 40 | 10,1 | 24 | 6,88 |   
            | - T de tournesol | 33 | 12,0 | 24 | 6,73 |   
            | - T de palmiste | 4 | 16,5 | 27 | 1,12 |   
            | Total 
                tourteaux | 57 | 16,2 | 51 | 15,64 |   
            | Divers | 
 | 
 | 
 | 
 |   
            | - Soja entier | 7 | 5,2 | 10 | 0,62 |   
            | - Mélasse | 15 | 2,8 | 5 | 0,72 |   
            | - Huile (origines 
              variées) | 27 | 1,8 | 6 | 0,84 |    | 
   
    | RATIONNEMENT 
      ET TECHNIQUES D'ALIMENTATION | 
   
    |  |  | Différentes 
        pratiques de rationnement sont traités dans 8 publications: rationnement 
        de l'aliment en durée, rationnement de l'aliment en volume, rationnement 
        de l'eau de boisson en durée, rationnement aliment avec ou sans 
        rationnement eau de boisson. Différents niveaux et durées 
        de rationnement ont aussi été étudiés. Rien 
        de bien nouveau sur les performances de croissance mais plutôt des 
        confirmations de résultats déjà connus.Nous pouvons noter que les mesures sur la qualité de viande et 
        les caractéristiques des carcasses sont de plus en plus intégrées 
        dans les protocoles d'essais, en complément des habituelles mesures 
        concernant le sanitaire et les performances de croissance.
   | 
   
    | 1- 
      Effets du rationnement des lapins en engraissement |  | 1.1 
      Effet du rationnement sur la mortalité et les performances de croissance Au cours d'un essai 
        réalisé pendant l'été en Italie, Bovera et 
        al ont montré qu'une restriction limitée (80% de l'ad libitum 
        sur l'aliment sevrage distribué de 35 à 60jours puis 90% 
        de l'ad libitum sur l'aliment finition de 61 à 81j) n'affecte pas 
        de ùanière significative le poids final (2,42 vs 2,50 kg) 
        grâce à une croissance compensatrice en fin d'engraissement.Lors d'une restriction alimentaire par une limitation de l'accès 
        à la mangeoire (9h d'accès à la mangeoire pendant 
        les 4ème et 5ème semaines d'âge, 10h pendant les semaines 
        6 et 7, 12h pendant les semaines 7 et 8, 14h pendant les semaines 8 et 
        9 et ad libitum pendant les semaines 10 et 11), l'équipe hongroise 
        de Matics et al. montre, comme leur compatriote Szendrö l'avait déjà 
        remarqué en 1988 que les lapins mangent de plus en plus en vite 
        avec l'âge. Le lapin âgé a besoin d'un temps plus court 
        pour consommer sa ration journalière. Nous n'observons donc pas 
        de différence de consommation d'aliment de 8 à 11 semaines 
        entre les lots rationné et à volonté alors qu'il 
        y a une différence en début de rationnement et que cette 
        différence s'estompe au fil des semaines: différence de 
        26.7% sur les deux 1ères semaines, 18,3% sur les deux suivantes 
        puis pas de différence à partir de la semaine 7. Ainsi, 
        Matics et al. n'ont pas observé de différence sur le poids 
        au final (2737 vs 2799g) malgré une différence en début 
        d'engraissement (871 vs 959g après une semaine de restriction). 
        Parallèlement, Bovera et al. (Italie) ont également constaté 
        que dans leur expérience, les lapins rationnés (80% de 35 
        à 60j puis 90% jusqu'à 81j) ont connu une croissance compensatrice 
        en fin d'engraissement même si elle n'est pas complète, mais 
        cela est certainement du à la chaleur en fin d'engraissement.
 . | 
   
    | Tableau 2 : L'efficacité alimentaire est 
        toujours meilleure avec le rationnement
 
         
          | % amélio-ration | Auteurs |   
          | 8% | Ben 
              Rayana et al. |   
          | 3% | Matics 
              et al. |   
          | 5 
              à 9% | Bergaoui 
              et al. |   
          | 11% | Bovera 
              et al. |   
          | 8 
              et 9%  | Foubert 
              et al. |  |  | En revanche, en pratiquant 
        un rationnement aliment plus sévère (70 ou 85% de l'ad libitum) 
        du sevrage à la vente, l'équipe tunisienne de Bergaoui et 
        al. a observé une baisse du GMQ avec le rationnement (respectivement 
        29,4 - 34,6 et 38,5g/j pour 70, 85 et 100%) et du poids final (respectivement 
        1740, 1955 et 2115g à 11 semaines d'âge). Il en est de même 
        pour une autre équipe tunisienne dirigée par Ben Rayana 
        qui a distribué 2 ou 4 heures d'eau /jour du sevrage à la 
        vente à 77 jours. La perte de poids est de respectivement 279 et 
        180g par rapport au lot témoin à volonté. Cette perte 
        s'explique par une réduction de 42 et 29% de la consommation en 
        eau qui se traduit par une réduction de 25 et 20% de la consommation 
        en aliment. A noter que le ratio eau /aliment est réduit avec la 
        restriction hydrique (respectivement 1,65 - 1,86 et 2,05 pour le témoin 
        à volonté). A propos de ce rapport consommation eau /consommation 
        aliment, Foubert et al. (France) ont voulu voir s'il influençait 
        la croissance compensatrice en comparant 2 ratios eau / aliment (1,7 et 
        >3). Ainsi, par rapport à un témoin recevant eau et aliment 
        à volonté, de 31 à 53 jours un groupe a disposé 
        d'eau à volonté mais d'un aliment limité à 
        70% (ratio >3) et un 3ème groupe a eu l'aliment rationné 
        à 70% et l'eau limitée de manière à obtenir 
        un ratio de 1,7. Dans le cadre d'une situation sanitaire saine ou en présence 
        d'EEL, il n'a pas été constaté de différence 
        de consommation, de poids à la vente et d'indice de consommation 
        entre les 2 lots rationnés.Que le poids à la vente soit identique ou plus faible chez les 
        animaux rationnés, par rapport à celle observés pour 
        les animaux à volonté, l'efficacité alimentaire est 
        toujours meilleure avec le rationnement alimentaire. 8% pour Ben Rayana 
        et al., 3% pour Matics et al., 5 à 9% pour Bergaoui et al., 11% 
        pour Bovera et al. et 8 et 9% pour Foubert et al..
 Par contre, Bovera et al. précisent qu'en cas de forte chaleur, 
        le stress du rationnement associé au stress de la chaleur augmentent 
        la mortalité: 21,2 vs 13,9%.
   | 
   
    |  |  | Dans leur essai, Matics 
        et al. ont ajouté une variable intéressante: supplémentation 
        ou non de l'aliment post-sevrage (Oxytétracycline 500 ppm et Tiamuline 
        50ppm) distribué entre 4 et 9 semaines d'âge, alors que tous 
        les lots consomment ensuite un aliment " blanc " pendant les 
        semaines 10 et 11; tous les lots sont à ce moment alimentés 
        ad libitum. Aucune différence n'a été observée 
        sur les performances de croissance; en revanche, les lapins qui consomment 
        l'aliment supplémenté en post-sevrage ont ingéré 
        moins d'aliment (7,2% en moins) que l'autre lot après le passage 
        à l'aliment blanc.Gualterio et al. ont voulu tester le fractionnement de la distribution 
        de l'eau de boisson en comparant un lot à volonté avec 3 
        lots qui recevaient de l'eau pendant 4h /jour selon 3 modalités 
        (1 x 4h, 2 x 2h, ou 4 x 1h). Les résultats de cet essai réalisée 
        dans un élevage standard sont assez surprenants puisque la forte 
        baisse de la consommation d'eau (jusqu'à 79% par rapport à 
        l'ad libitum avec la distribution 1 x 4h) ne s'accompagne pas d'une baisse 
        de l'ingéré en aliment (10 cages de 6 par lot).
   | 
   
    |  |  | 1.2. Effet du rationnement 
        sur la qualité de la viande et les caractéristiques de la 
        carcasse
 
         
          | Quelques soient 
              les études, le rationnement dégrade le rendement carcasse 
              qu'il soit mesuré à chaud ou à froid. L'explication 
              avancée est souvent le développement relatif du tractus 
              digestif. Bergaoui et al. arrivent au même constat mais vont 
              plus loin en étudiant les proportions des différents 
              segments du tube digestif. Ils constatent que le rationnement réduit 
              la part relative de l'estomac dans le tractus digestif (23,7% pour 
              le lot rationné en continu à 70% vs 25,2% pour le 
              lot ad libitum) et la proportrion de l'intestin grêle (22,7% 
              vs 28,3%). Par contre le rationnement augmente les proportions de 
              caecum (41,0% vs 35,13 ) et de colon (12,6% vs 11,4%).Bovera et al. (rationnement aliment à 80% puis 90% vs ad 
              libitum) quant à eux ont remarqué aussi une réduction 
              de la longueur de la carcasse avec le rationnement (37.1 vs 38.7 
              cm).
 Les effets sur la partie arrière de la carcasse semble liée 
              au niveau de rationnement: un rationnement sévère 
              augmente sa proportion. La sévérité du rationnement 
              réduit l'adiposité de la carcasse. C'est d'ailleurs 
              ce qu'avait déjà remarqué Perrier en 1996.
 Dans leur étude sur l'influence de la médication dans 
              le cadre d'un essai avec un bon statut sanitaire, Matics et al. 
              ont vu qu'elle augmente le rendement (59.5 vs 58.5%) ainsi que les 
              parties avant et arrière de la carcasse.
 Bergaoui et al. ont pesé le foie: la proportion du foie est 
              supérieure chez les animaux rationnés (6,04, 6,03 
              et 5,42% de la carcasse froide chez les lapins rationnés 
              à 70% - 80% ou à volonté) mais au final, le 
              foie est moins lourd chez les lapins rationnés sévèrement 
              : 57g vs 65g après ressuyage de la carcasse alors que le 
              poids du foie n'est pas réduit par rapport au témoin 
              avec le rationnement intermédiaire à 85% de l'ad libitum. 
              Pour ce qui est d'un autre organe, le rein: Ben Rayana et al. ont 
              constaté que la restriction en eau même sévère 
              (2 ou 4 heures /jour) n'affecte pas l'histologie des reins évaluée 
              par la fréquence des lésions au niveai du cortex, 
              de la médulla et du bassinet.
 Bovera et al. (rationnement aliment) ainsi que Ben Rayana et al. 
              (restriction hydrique) n'ont pas noté de différence 
              sur le pH initial et le pH ultime de la viande des lapins rationnés.
 | 
              en résumé :  |    | 
   
    |  |  | 1.3. 
      Conclusion sur le rationnement en engraissement Il serait intéressant 
        d'étudier aussi l'impact des techniques d'alimentation sur la couleur 
        et la tendreté de la viande alors que ce sont des critères 
        qui risquent de devenir important pour le consommateur à l'instar 
        de ce qui se passe dans la filière volaille.Par ailleurs, le fractionnement de la distribution des aliments n'a pas 
        été évoqué lors de ce congrès. Cette 
        pratique mérite certainement d'être étudiée
   | 
   
    | 2 
      Effet de la stratégie alimentaire chez les futures reproductrices |  | 
         
          | L'équipe 
              italienne de Dalle Zotte a étudié l'effet de l'alimentation 
              des futures reproductrices entre 15 et 23 semaines d'âge (1ère 
              mise bas) sur les performances et la qualité de viande de 
              leurs progénitures.  Toutes les lapines 
              reçoivent l'aliment C à volonté après 
              la 1ère mise-bas.
 Le système d'alimentation n'influence pas les performances 
              des lapereaux issus de ces mères, ni leur carcasse (rendement, 
              proportion du tractus digestif, peau, gras dissécable,...) 
              et ou la qualité de la viande (eau, protéine, lipides, 
              matière minérale de la cuisse) aussi bien à 
              36 qu'a 81 jours d'âge.
 
 Seul le GMQ avant le sevrage est plus faible chez les lapereaux 
              dont la mère a reçu l'aliment fibreux (lot F) comparé 
              au lot C (18,4 vs 21,5g/j), ce qui explique un poids de sevrage 
              plus faible (708 vs 813g) mais cette différence n'est plus 
              visible à l'abattage (81j) - voir tableau 3 ci-contre.
 | Tableau 3 : Effet de l'alimentation des 
              futures reproductrices sur les performance de leurs descendants 
              (Dalle Zotte et al.)
               
                 
                  | Critères | Lot 
                      C | Lot 
                      R | Lot 
                      F |   
                  | Distribution 
                    de 15 à 23 semaines d'âge | Ad 
                      libitum | 80% 
                      du C | Ad 
                      libitum |   
                  | Energie 
                    digestible | 11,71 
                      MJ/ kg MS | 9,77 
                      MJ |   
                  | Protéines 
                    brutes | 18,5% 
                       | 18,7% |   
                  | Fibres | 16,9% | 24,6% |   
                  | Poids vif 1 jour | 60,1 g | 60,5 g | 64,2 g |   
                  | Poids vif 36 j (sevrage) | 813 g a 
                       | 746 g ab | 708 g b |   
                  | Poids vif 81 j (abattage) | 2161 g | 2195 g | 2073 g |   
                  | Rdt à l'abattage | 51,5% | 50,3% | 51,1% |   
                  | % gras carcasse | 2,40% | 2,61% | 2,09% |  |    | 
   
    |  |  | De son côté, 
        l'équipe espagnole de Cervera et al. a comparé différentes 
        stratégies alimentaires à partir de 12 semaines d'âge 
        et jusqu'à la 1ère mise bas, incluant l'utilisation d'un 
        aliment classique (C) ou fibreux (F) et un rationnement (lots R) ou non 
        (lots L). La restriction alimentaire 
        (CR vs CL) affecte le poids des lapines et l'état corporel des 
        lapines à la 1ère insémination (-326g de poids vif 
        et 0,57mm d'épaisseur de gras périrénal en moins) 
        et à la 1ère mise bas (-171g de poids vif et 0,26mm d'épaisseur 
        de gras périrénal en moins). Cependant, les performances 
        des lapines ne sont pas affectées. L'utilisation d'un aliment riche 
        en fibres réduit aussi le poids vif (-341g) et le gras périrénal 
        (-0,4mm) à l'insémination entre le lot FL et le témoin 
        CL. La consommation de l'aliment C entre 17 et 20sem. (lots FC et FCF) 
        permet de gagner en poids vif et état corporel à l'insémination 
        grâce à un ingéré énergétique 
        plus élevé (+149kJ /kg, FC et FCF vs FL) et améliore 
        la taille et le poids de portée à la naissance avec FCF. 
        La consommation d'aliment pendant la 1ère semaine après 
        la mise bas est significativement différente, plus faible pour 
        CL, plus forte pour FL et FCF. Mais cette différence disparaît 
        pendant le reste de la lactation. La production laitière est similaire 
        pour les différents groupes mais le poids de portée au sevrage 
        est plus faible avec CR.   | 
   
    |  |  |  | 
  
    | Références citées hors 
      congrès: |  | Szendrö Zs, Szabo S. , Hullar I., 1988. Effect 
      of reduction of eating time on production of growing rabbits. : Proc 
      4th World Rabbit Congress, 1988, Budapest, Hungary, vol.3, 104-114. Perrier G., Ouhayoun J. 1996. Growth and carcass traits of the 
      rabbit in a comparative study of three modes in feed rationing during fattening. 
      Proc 6th Word Rabbit Congress, 1996, Toulouse, France, vol.3, 225-232.
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    |  |  | _____________________ | 
   
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